Après son œdème pulmonaire et à la veille de son Olympia, Salvatore Adamo veut «sortir dignement» de scène

Salvatore Adamo est de retour à l'Olympia mardi, date reprogrammée à après l’annulation de son concert l’hiver dernier. Soumis à un repos forcé en raison d’un œdème pulmonaire, l’interprète de Tombe la neige et Vous permettez, Monsieur ? n’a pas dit son dernier mot. Après soixante ans de carrière, cette figure emblématique de la chanson francophone dévoile sa nouvelle ambition : offrir à son public une fin de carrière à la hauteur de son héritage musical.

Le chanteur belge «touche du bois» : il va bien. «J'ai récupéré mon souffle et mon énergie», déclare-t-il dans une interview au Parisien  lundi. Salvatore Adamo est sur la voie de la guérison d'un œdème pulmonaire. Un peu plus d’un an après l’annulation de sa tournée, l’interprète de Mes mains sur tes hanches retrouve les salles de concerts, son terrain de jeu. «J'ai fait six concerts, dont le Grand Rex, et ça va. J'essaie de lever le pied comme je peux, confie-t-il. Au Grand Rex, en juin, j'ai fait deux heures et quart. C'était raisonnable.»

Amoureux de la scène et de son public, la vedette des années 1960 semble accorder plus d’importance à la qualité de ses concerts et à la satisfaction de ses fans qu’à son propre état de santé. «Des gens viennent de très loin pour entendre une chanson. Ce serait prétentieux de ne pas la jouer. Et j'ai envie de faire découvrir mes nouveaux morceaux.» Celui qui n’a pas pu souffler ses 80 bougies en novembre 2023 devant son public à l'Ancienne Belgique, la salle bruxelloise où il a fait ses débuts, est déterminé à s’accorder une belle revanche. 

Adamo prépare encore la sortie d’un double album, «de seize à dix-huit titres, dans des styles très différents». «Je l'ai commencé au studio parisien Ferber avant mon problème de santé, en septembre 2023», précise-t-il. Il l’a finalement terminé chez Inter Chemicals and Plastics, son studio d’enregistrement à Bruxelles. «Il s'appellera peut-être Des nèfles et des groseilles», déclare-t-il, en référence au titre «d'une nouvelle chanson sociale que j'aime beaucoup. Je ne dis pas que ce sera mon dernier, mais c'est possible.» Il devait sortir en octobre mais l’artiste n’a pas donné de date précise.

En parallèle de ce projet dans lequel on trouve un duo avec Axelle Red, le chanteur annonce également avoir clôturé un album en espagnol. «Nilda Fernandez (décédé en mai 2019) avait fait une partie des adaptations d'anciennes chansons et m'a accompagné en duo sur un titre, Nu L’album sortira en Espagne et en Amérique du Sud.

J'ai enregistré 11 221 vocaux depuis trois ans sur mon smartphone »

Salvatore Adamo

L’octogénaire ne ménage pas ses efforts pour «sortir dignement, pour laisser quelque chose dont je suis vraiment content». Celui qui se hissait juste derrière les Beatles en termes de vente, en 1966, craint d'être démodé. «J'essaie de donner le meilleur du moment et j'ai la hantise de faire l'album de trop, de tomber dans le pathétique, aussi sur scène, avoue-t-il avant de poursuivre, j'ai encore beaucoup d'inspiration. Je ne me plains pas, mais j'en suis parfois prisonnier. Je me réveille, j'ai un bout de chanson, je me rendors et, deux heures plus tard, je me réveille avec la suite. Je fais des vocaux dans le train, dans l'avion… J'en ai enregistré 11 221 depuis trois ans sur mon smartphone».

«Chaque album est un gros investissement et une angoisse qui joue sur ma santé», affirme-t-il. En octobre 2023, la collaboratrice de l'artiste, avait justifié l’annulation de ses concerts en raison de l’actualité en Israël et en Palestine : «Il y a beaucoup de stress lié à sa chanson Inch'Allah, qui est une ode à la paix entre Israéliens et Palestiniens, écrite en 1966, et aux événements de ces derniers jours.»

Après son concert de l’Olympia mardi soir, l’artiste donnera une date le samedi 5 octobre à Longuenesse (Pas-de-Calais), avant de se rendre à Genève le 11 octobre, puis au Cirque royal de Bruxelles, le 16 octobre.