La lutte contre l'immigration incontrôlée est-elle empêchée par la Convention européenne des droits de l'homme et l'application zélée qu'en font les juges de la CEDH ? Ni la droite ni Gérald Darmanin n'ont attendu la récente décision du Conseil d'État au sujet d'un réfugié ouzbek pour le penser. Mais cette ordonnance, il est vrai, rend la question plus brûlante encore.
En obligeant le gouvernement à prendre « toutes mesures utiles afin de permettre le retour » de l'expulsé, le juge administratif rappelle que contrairement à une idée reçue, les décisions de la CEDH sont bien contraignantes. En France, depuis 1989 et le fameux arrêt Nicolo, le Conseil d'État reconnaît pleinement la supériorité du droit international (découlant des traités dont la France est signataire) sur le droit interne, et se déclare compétent pour s'assurer que les lois s'y conforment.
En l'espèce, cette ordonnance du Conseil d'État constitue, selon Guillaume Drago, « un cas limite, et en même temps un cas d'école