Israël : qui est David Zini, le nouveau chef du Shin Bet désigné par Benyamin Nétanyahou ?
David Zini, le nouveau patron désigné du Shin Bet, le renseignement intérieur, est le chef du commandement de la formation au sein de l'armée. Malgré une injonction contraire de la procureure générale, Benyamin Nétanyahou a nommé cet homme qui fait craindre des conflits d'intérêts. C'est un sioniste religieux, au profil controversé. Au point, d'ailleurs, que le Premier ministre israélien s'était lui-même opposé par le passé à le nommer.
Juif pratiquant à tendance messianique, et c’est pour cette raison que le Premier ministre israélien avait refusé dans le passé de le nommer au poste d’attaché militaire, David Zini est père de onze enfants. Il est le fils d’immigrants venus de France et sa grand-mère est une rescapée du camp d’extermination d'Auschwitz. Général de division, fondateur de la brigade Commando, combattant de la Sayeret Matkal, une unité d’élite où ont servi Benyamin Nétanyahou et son frère Yoni. David Zini est un proche de la famille de Nétanyahou. Il était également chargé du compliqué dossier de la mobilisation des ultraorthodoxes. Le bureau du Premier ministre souligne que, quelques mois avant le 7-Octobre, il avait rédigé un rapport alertant sur l’impréparation de la Brigade de Gaza face à une éventuelle attaque surprise.
Le début d'un long bras de fer
Le communiqué sur la nomination de David Zini stipule également qu’il n’interviendra pas dans l’enquête sur des proches collaborateurs de Netanyahu soupçonnés d’avoir touché des pots-de-vin du Qatar. C’est une façon de désamorcer l’alerte lancée par la procureure générale sur un conflit d'intérêts du Premier ministre. Gali Baharav-Miara a formellement interdit à Nétanyahou de procéder à cette nomination précisément en raison de l’implication de deux conseillers dans une campagne financée par le Qatar, dans l'affaire dite du "Qatargate". Accusation rejetée par Nétanyahou.
La Cour suprême a également invalidé le limogeage du chef sortant de cette agence de renseignement. L’opposition demande à David Zini de refuser la proposition de Nétanyahou. Le président de l’université de Tel-Aviv lui a écrit une lettre l’exhortant à ne pas provoquer de crise institutionnelle. Il est certain que des recours seront présentés devant la Cour suprême. Et pour couronner le tout, le chef d'état-major de l’armée, apparemment furieux de ne pas avoir été consulté, a convoqué le candidat vendredi matin pour lui rappeler que tout contact avec l’échelon politique doit se faire par l’intermédiaire de la voie hiérarchique. En d’autres termes, c’est le début d’un long bras de fer.