Il y a vingt ans déjà, le 15 février 2005, Pierre Bachelet nous quittait trop tôt, à 60 ans. Afin d’honorer sa mémoire et faire revivre ses plus grandes chansons Legacy, le label de Sony, sort un album remastérisé dans lequel ses fans pourront retrouver Les Corons, Emmanuelle, Elle est d’ailleurs... ainsi que 14 clips et neuf enregistrements de ses passages au Bataclan ou à l’Olympia, magnifiquement restaurés.
Pierre Bachelet, comme son maître Jacques Brel à qui il ressemblait un peu et à qui il rendra hommage avec le superbe album Tu ne nous quittes pas, venait de ce Nord où les gens ont dans leur cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors comme l’a si bien chanté Enrico Macias. Ses chansons ont donc évoqué les corons et les mineurs de fond, une Emmanuelle qui vit à corps déçu et une amoureuse venue d’ailleurs avec de longues mains de dentellière.
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Vingt ans après sa disparition la geste de Bachelet continue de faire vibrer ses admirateurs. Au cinéma récemment on a pu découvrir une scène émouvante dans Le règne animal de Thomas Cailley avec pour décor sonore sa chanson d’amour Elle est d’ailleurs. Et sur les stades de football aussi, le chœur des supporters des fameux Sang et Or du RC Lens reprennent à pleine poitrine Les Corons, désormais devenue l’hymne des nordistes.
Emmanuelle, le thème du film érotique cultissime de Just Jaeckin, l’aura fait rayonner dans le monde entier. Malgré le malaise causé par le plagiat de Larks’ Tongues in Aspic du groupe britannique King Crimson, la réputation finalement sans tache du chantre des Corons n’a pas été écorné. Pour la petite histoire de la chanson, Serge Gainsbourg approché par la production, avait décliné cette offre. Mais le plus baudelairien de nos auteurs-compositeurs se rattrapera en 1977 en signant la B.O. du 3e volet des aventures de la troublante Sylvia Kristel alias «l’antivierge» Emmanuelle.
Pierre Bachelet aura écrit aussi Flo, dédiée à la légendaire navigatrice Florence Arthaud, vainqueur de la Route du Rhum en 1990. Ses mots disaient son admiration pour elle et son amour de la mer: «Flo, C’est bien le nom que tu voulais/ Toi qui ressembles à la marée Sur les cailloux de St-Malo. Flo, Sous tes paupières ultra-marines Parfois je lis ou je devine La solitude des bateaux...»