Pour décorer votre bureau, vous préférez un Van Gogh ou un Keith Haring ?

Et si votre patron mettait un tableau sur ce petit bout de mur devant lequel vous passez tous les jours au bureau, préfériez-vous un Monet ou un Kandinsky ? Cette drôle question a été posée à un échantillon de 1300 salariés franciliens travaillant au sein d’une entreprise de plus de 10 salariés. L’enquête, menée par l’Institut français d’opinion publique (Ifop) pour la Société foncière lyonnaise, permet de savoir si de beaux bureaux font de bons salariés. 

À travers le rapport de plus de 70 pages, on apprend par exemple que 83 % des Franciliens trouvent leurs collègues « beaux » alors que 2 % d’entre eux les trouvent « très laids ». Mais l’Ifop remarque surtout qu’ils sont très sensibles à la décoration et à l’architecture de leurs bureaux. Et autant vous dire qu’ils ont des goûts de luxe... 

Quel tableau dans mon bureau ?

En matière de peinture, par exemple, l’institut a proposé plusieurs chefs-d’œuvre. Entre Champ de blé avec cyprès de Vincent Van Gogh (1889), Coquelicots de Monet (1873), Transverse Line ou Blue Painting de Vassily Kandisky (1923), Untitled (Dance) de Keith Haring (1987), du street-art ou simplement rien du tout, les salariés ne semblent pas trop hésiter. 24 % des sondés préfèrent l’œuvre de Van Gogh, suivie de près par Monet (22 %), bien que l’Ifop suggère qu’il s’agit d’un tableau de Manet... Vive l’impressionnisme. 

Pris séparément, les deux Kandisky réalisent 15 et 11 % ; ce qui fait tout de même 26 % des personnes interrogées qui optent pour un des tableaux du peintre russe. L’œuvre néo-impressionniste de Keith Haring (13 %) et le style « street-art » (9 %) ferment la marche. 6 % enfin juge qu’il vaut mieux un mur sans tableau.

L’haussmannien, numéro un

Et en termes d’architecture ? Le sondage a comparé plusieurs types de bâtiments : le style haussmannien, contemporain et les tours. Les résultats donnent victorieuse l’architecture imaginée par le baron Haussmann à la fin du XIXe siècle. Les Franciliens lui mettent une note moyenne de 7,4 sur 10. Les façades beiges, avec des balcons aux barrières gris foncé et des toits en forme de dômes récoltent la meilleure note du sondage avec un 8 sur 10. Un résultat sans appel, comme si l’esthétique parisienne était à jamais liée à cette époque et, donc, à cette architecture. 

Ce style de bâtiment haussmannien est le lieu de travail préféré des Franciliens. AFP/MIGUEL MEDINA

Car le style contemporain se tient à bonne distance du style haussmannien. Les différents immeubles proposés par le sondage de l’Ifop récoltent un 6,2 sur 10, soit 1,2 point de moins que le style haussmannien. À vrai dire, on n’imagine pas un seul des bâtiments proposés sur les photos du sondage dans un arrondissement parisien...

Seulement 61 % des Franciliens trouvent le Burj Khalifa « beau ». AFP/GIUSEPPE CACACE

La relation des Franciliens avec les tours n’a pas toujours été simple. Et elle se confirme dans ce sondage. Les 1300 salariés interrogés ont dû noter et départager le Burj Khalifa de Dubaï, le cœur de la Défense à Paris et le quartier new-yorkais du World Trade Center. La note moyenne est de 6 sur 10. Seulement 0,2 point de moins que le style contemporain, mais tout de même 1,4 de moins que l’haussmannien. Dans le détail, le quartier de la Défense récolte la plus mauvaise note : seulement 5,4 sur 10. Est-ce parce que les Franciliens y voient le « look cliché » du lieu de travail ? Dans tous les cas, ni le Burj Khalifa (828 m), ni la tour One World Trade Center (541 m) ne pourraient se dresser dans le ciel francilien ; la tour Triangle et ses 180 m a déjà fait couler beaucoup d’encre. Aucun promoteur sérieux ne se risque aujourd’hui dans une pareille aventure à Paris. Pour le plus grand bonheur d’une majorité de salariés qui, à en croire l’Ifop, se montrent très classiques dans leurs goûts.