Paris-Londres en train, en avion ou en bus : quel moyen de transport est fait pour vous ?
Pour relier la tour Eiffel au palais de Buckingham, ou Montmartre au quartier de Soho, les options ne manquent pas. Le train, l’avion et l’autocar proposent des fréquences élevées entre Paris et Londres, distantes de 400 km à vol d’oiseau. Le trajet est même réalisable en combinant le train et le ferry, à condition de sacrifier une journée entière.
Selon son budget, le temps dont on dispose ou le confort recherché, ces modes de transport ne conviennent pas à tous les profils de voyageurs. Lequel vous correspond le mieux ? Réponse dans notre premier «Match des destinations», un comparatif des moyens de transport collectif entre Paris et les principales villes européennes.
Prix : avantage bus
- Bus
Avec des allers simples à partir d’une vingtaine d’euros même à quelques jours du départ en mars, prendre un Flixbus ou un Blablacar Bus est le moyen le plus économique pour relier les deux centres-villes. Du moins en règle générale, l’exception étant les périodes de forte affluence. Pendant les ponts de mai, l’aller simple passe tout de même à 133 € sur Flixbus, soit plus que le train !
- Avion
Une trentaine d’euros, c’est aussi le prix minimum de l’aller simple proposé par easyJet pour un vol en mars ou avril. C’est la compagnie aérienne la moins chère avec Vueling. Mais gare aux frais cachés. Le billet de base inclut seulement un petit bagage à glisser sous le siège de devant. Emporter un bagage cabine coûte 10 € sur Vueling. Sur easyJet, c’est 40 €... soit plus que le billet lui-même ! À cela s’ajoute le coût du transport entre le centre-ville et l’aéroport : 13 € à Paris (gratuit pour les abonnés au passe Navigo), entre 10 et 25 € à Londres selon l’aéroport. Du côté des compagnies traditionnelles, Air France et British Airways proposent des allers-retours à partir de 120 € avec bagage cabine inclus.
- Train
Eurostar propose des allers simples à partir de 44 €. À moins de partir en période creuse ou de réserver plusieurs mois à l’avance, de tels prix sont difficiles à trouver ou ne concernent qu’un ou deux trains sur la quinzaine qui circulent chaque jour. La compagnie est d’ailleurs souvent critiquée pour ses prix prohibitifs, avec des allers-retours qui peuvent atteindre les 300 € certains week-ends et lors des périodes de forte affluence. Le train a au moins un avantage : pas de frais cachés ou d’option payante pour les bagages.
Eurostar a récemment relancé le service Snap permettant d’obtenir son billet à moitié prix. L’aller-retour peut revenir à moins de 100 €, même en dernière minute. L’offre s’adresse aux voyageurs les plus flexibles, puisque l’heure de départ n’est communiquée que 48 heures à l’avance. Difficile de planifier son séjour, le départ pouvant se faire aussi bien tôt le matin que tard le soir.
Temps : avantage train
- Train
Partir et arriver au cœur des capitales, à proximité immédiate des lieux touristiques, est l’un des atouts du train. De Paris gare du Nord à Londres St Pancras, il faut compter 2 heures 20 de trajet. Même en ajoutant les contrôles d’identité à l’embarquement qui nécessitent d’arriver une heure à l’avance, la durée totale du voyage est imbattable.
- Avion
Certes, l’avion affiche un temps de trajet d’environ 1 heure 15 entre les aéroports parisiens (CDG et Orly) et londoniens (Heathrow, Gatwick, Luton et Southend). Mais c’est oublier les autres étapes chronophages du voyage (trajet de/vers l’aéroport, contrôles de sûreté, etc.) qui triplent la durée totale du trajet de centre-ville à centre-ville.
- Bus
Le temps de trajet en autocar est assez dissuasif : 9 heures 30 pour parcourir 500 km entre la peu accueillante gare routière de Paris-Bercy et celle de Londres-Victoria. Mieux vaut ne pas être pressé.
Flexibilité des billets : avantage bus
- Bus
Flixbus autorise l’annulation du billet jusqu’à 15 minutes avant le départ. Imbattable ! Néanmoins, une pénalité de 30 à 80 % s’applique selon le moment où vous annulez. Sur BlaBlaCar Bus, le délai est de 30 minutes et les frais d’annulation sont compris entre 30 et 50 %. Chez les deux transporteurs, le remboursement se fait sous forme de bon d’achat.
- Train
Fin 2024, Eurostar a fortement assoupli sa politique tarifaire en autorisant l’annulation jusqu’à J-7, avec toutefois 25 € de pénalité par personne et par trajet (soit 50 € pour un aller-retour). L’échange est gratuit jusqu’à une heure avant le départ ; si le nouveau billet est plus cher, il faut payer la différence.
- Avion
Les conditions d’échange et d’annulation sont plus strictes sur les compagnies aériennes. Avec easyJet et Vueling, si vous ne pouvez pas partir, le billet est perdu, à moins d’avoir souscrit une assurance voyage. Sur Air France et British Airways, les billets de base sont non remboursables mais échangeables.
Confort et services : avantage train
- Train
Dans les Eurostar le Wi-Fi est gratuit. Les sièges disposent chacune d’une prise et offrent plus d’espace qu’en avion. L’Eurostar Café offre un cadre convivial le temps d’une collation. Un bémol : la zone d’attente de la gare de Londres St Pancras n’est guère agréable car trop petite pour le nombre de passagers. Il faut souvent patienter debout au milieu de bagages en vrac.
- Avion
Les étapes nombreuses et stressantes (contrôles, transferts de/vers le centre-ville, etc.) pénalisent l’expérience de voyage. Tout est en option (collation, bagages...) si vous voyagez sur une low-cost.
- Bus
Le Wi-Fi est aléatoire et aucune offre de restauration n’est proposée. Les pauses sur les aires d’autoroutes permettent de se dégourdir les jambes mais sont aléatoires. Petit avantage toutefois : certains cars embarquent sur un ferry, permettant aux passagers de se promener sur le pont pendant la traversée. Mais impossible de distinguer lors de la réservation les cars qui prendront le ferry de ceux qui emprunteront le tunnel sous la Manche.
Impact carbone : avantage train
Le trajet de 508 km en Eurostar émet 1,49 kg de CO², selon le simulateur Impact CO² de l’Ademe, l’Agence de transition écologique. Par comparaison, l’autocar est dix fois plus polluant (13,8 km de CO²), l’avion 60 fois plus (88,9 kg de CO²). Si ces données varient en fonction de l’âge des appareils ou du taux de remplissage, les ordres de grandeur restent les mêmes.
Verdict : le train l’emporte haut la main
Notre comparatif conforte les résultats d’une récente étude de l’agence de voyages Trainline concluant que «pour des trajets de moins de 2h30, le train se révèle comme l’option la plus efficace». Pénalisé par des prix globalement élevés, le train est imbattable en termes de rapidité, de confort et d’émissions en CO². L’autocar n’a d’avantage que ses tarifs très bas et ne convient qu’aux voyageurs les moins pressés. Également peu cher, l’avion est peu pertinent sur un trajet aussi court, surtout au regard de son impact environnemental.
EN VIDÉO - Eurostar : comment payer moins cher, programme de fidélité, temps d’attente… On vous dit tout !