"Je l’ai regardé dès que c'est sorti et j'ai adoré" : "K-Pop Demon Hunters", le film d'animation Netflix qui explose tous les compteurs

Si vous comptez des ados ou préadolescents autour de vous, faites-le test et demandez-leur s'ils connaissent Demon Hunters. Il y a fort à parier que la réponse soit : "Evidemment !" K-Pop Demon Hunters, "c'est la base en 2025 !", s'enthousiasme par exemple Inès, 10 ans. Et les chiffres lui donnent raison.

Un carton d'audience

Cela fait cinq semaines que ce film d'animation, produit par Sony Pictures, caracole en tête du Top 10 Netflix avec des résultats qui donnent le tournis. Il enregistre plus de 25 millions de vues au 24 juillet, rien que pour sa dernière semaine. "K-Pop Demon Hunters vient d'entrer dans l'histoire de Netflix ! C'est le premier film Netflix à atteindre un nouveau pic d'audience au cours de sa cinquième semaine de sortie", s'est félicité la plateforme de streaming, sur X.

À date, K-pop Demon Hunters se classe même numéro 1 dans plus d'une trentaine de pays, d'après le site FlixPatrol.

Le film explose le compteur, mais sa bande-son également. "La chanson originale de K-Pop Demon Hunters a officiellement atteint la première place du Billboard Global Charts", s'est également félicité Netflix. La playlist du film cartonne tellement que, le 24 juillet, quatre des chansons présentes dans le film Demon Hunters figuraient encore dans le Top 10 du Billboard Global 200, ce classement des musiques – physiques et numériques – les plus vendues aux Etats-Unis.

Aucun doute, K-pop Demon Hunters est bien un phénomène. L'histoire, c'est celle d'un groupe de K-Pop célèbre, Huntrix, composé de trois jeunes filles, Rumi, Mira et Zoey. Elles doivent concilier leur vie sous les projecteurs avec leur identité secrète de chasseuses de démons. Elles vont notamment voir débarquer un nouveau groupe très populaire, les Saja Boys, cette fois composé de cinq garçons qui s'avèrent en réalité être... des démons. Inès, du haut de ses 10 ans, s'est laissée complètement happer par le film, "les graphismes, la musique", égrène-t-elle. Sa petite sœur, Garance, 8 ans, a même vu le film plus d'une dizaine de fois. "Je l’ai regardé dès que c'est sorti et j'ai adoré parce qu'il y a de la musique, des groupes et des chorégraphies", explique-t-elle.

KPop, ramen et kimbap

Surtout, Inès était déjà fan de K-Pop, ce style de musique pop produit en Corée du Sud, or, le film est une plongée totale dans la culture coréenne. "Le film se passe en Corée, on voit énormément de moments où les personnages principaux mangent coréen, elles mangent des kimbap par exemple, des ramen, on voit le petit tigre et le corbeau avec un chapeau qui sont issus d'une légende coréenne et tout un tas de références au folklore coréen sont présentes dans le film", explique Savannah, à l'origine d'un podcast dédié à la K-Pop et fondatrice du Kick café, un concept store à Paris consacré à la Corée.

Inès et Garance visionnent le film "KPop Demon Hunters" sur leur téléphone. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Inès et Garance visionnent le film "KPop Demon Hunters" sur leur téléphone. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

L'idée de génie de Netflix est en effet d'avoir réalisé un film d'animation sur un sujet très populaire : la K-pop, "le deuxième ou troisième genre le plus streamé en France après le rap et la pop américaine", rappelle Savannah. "Tous les gros artistes de K-Pop aujourd'hui remplissent le Stade de France en cinq secondes, comme Stray Kids qui se produit les 26 et 27 juillet à Paris, ou encore Blackpink aussi au stade de France le 2 août. Il n'y a pas photo, aujourd'hui les artistes de K-Pop sont de grandes stars. On l'a vu avec le tube APT en début d'année qui a atteint des milliards de vues. La K-Pop est aujourd'hui un des genres leader mondial dans la musique."

Inès confirme, ce sont toutes les références à l'univers K-Pop qui l'ont séduite. "Au début du film il y a le concert du groupe Huntrix  et ça ressemble énormément aux concerts de K-Pop dans la réalité avec des bannières à l'extérieur du stade, des lightstick, ces petits bâtonnets lumineux pour encourager les groupes et que beaucoup collectionnent. Par exemple, pour le groupe BlackPink c'est un espèce de marteau rose avec plusieurs modes lumineux", explique-t-elle.

Et cela s'inscrit dans un mouvement plus global d'attrait massif pour la culture coréenne en France. "C'est une vague qui est là depuis dix ans en France, explique Savannah, regardez le nombre de restaurants coréens qui ont ouvert, on est passé de 50 à 300 restaurants à Paris entre 2010 et 2025, c'est impressionnant. Pareil pour les boutiques de K-Beauty, énormément de boutiques de cosmétique coréenne ont ouvert à Paris ces dernières années, idem pour les photomatons coréens".

D'après Savannah, il y a eu plusieurs points d'entrée de la culture coréenne en France. "Il y a effectivement eu la KPop, mais aussi les 'K-Drama', ces séries coréennes qui font de 16 à 25 épisodes et qui ont été popularisées par Netflix avec de la romance, du thriller, des séries policières. Ces séries diffusées sur une grosse plateforme ont permis de faire connaître la culture coréenne dans son ensemble, les modes de vie, la nourriture et les produits de beauté", explique-t-elle. Autant de raisons qui font dire à Savannah que "dans tous les cas le film allait marcher".