FAB Paris : l’art de créer l’événement

Ne jamais renoncer. Ne décevoir personne. Viser toujours plus haut. Les organisateurs de FAB – rendez-vous né en 2022 de la fusion de la Biennale des antiquaires avec Fine Arts Paris – ont la réputation de ne pas ménager leurs efforts pour proposer chaque année une édition encore plus riche que la précédente.

Le cru 2024 avait marqué les esprits. La raison ? La foire avait pris ses quartiers dans l’enceinte du Grand Palais, enfin rénové. « Cela est clairement un atout supplémentaire », explique l’équipe. L’effet est loin d’être retombé. De nouveaux marchands prestigieux (toujours plus ?) ont répondu présent. À l’image du célèbre galeriste Robert Landau, dont la présence a été seulement confirmée le mois dernier. Rien n’est jamais figé. Une participation qui démontre la force d’attraction de la manifestation et contribue à asseoir sa solide réputation. Léger, Magritte, Chagall, Picasso… Impossible de ne pas faire une halte dans son espace sans cesse renouvelé de salon en salon !

« Femme dans un fauteuil (Françoise) », de Pablo Picasso, 1948-1949. sdp
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D’où l’importance de soigner le périmètre, pris d’assaut par les passionnés ou les badauds qui ont la plaisante sensation de pénétrer dans un véritable musée. L’homme n’a pas été déçu du résultat. « On a mis à ma disposition un stand de 245 mètres carrés pour pouvoir montrer 50 chefs-d’œuvre, se félicite-t-il. Je n’avais jamais vu ça de ma vie. Je fais des expositions depuis 1994, et mon record se situait autour de 130 mètres carrés. »

Un parfum de renouveau

Une taille exceptionnelle, loin de ses débuts à la défunte Biennale où ses objets avaient tapé dans l’œil du président Chirac et de son ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon au Carrousel du Louvre. « Paris, ce sont beaucoup de souvenirs ! Jean-Jacques m’avait dit : “J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que je veux vous remettre les insignes des Arts et des Lettres. La mauvaise, c’est que tous vos pairs vont être jaloux de vous.”Si vous ajoutez à cela que votre capitale est redevenue une place forte de l’art, vous comprendrez les raisons de mon retour ici. »

« La Chemise ou Femme penchée sur un coussin », de Kees Van Dongen, 1905. photo Th.Hennocque / sdp

Il flotte comme un air d’effervescence, digne des plus belles heures de la Biennale. Du moins, un parfum de renouveau et de solidarité. Chacun semble se serrer les coudes dans le contexte politique et économique si morose. « On veille à choyer les marchands, quitte à revoir nos aménagements jusqu’à la dernière minute », confirme Xavier Eeckhout, membre du comité de programmation et exposant lui-même. « Les organisateurs peuvent se targuer de faire le maximum, notamment au niveau de la sélection qui répond à des critères très stricts et précis », abonde Jean-Christophe Charbonnier, qui dévoilera des chefs-d’œuvre venus du Japon du XVIIIe siècle (armures, casques, armes…). À leurs côtés : une centaine de collègues, faisant la part belle à des pièces souvent uniques (de l’Antiquité à nos jours) dans des arts variés. « C’est le seul événement pluridisciplinaire de niveau international en France », précise le président, Louis de Bayser.

« Nature morte au poêlon », de Nicolas de Staël, 1955. sdp

Intéressante cohabitation

En atteste encore la collaboration entre les galeries 1900-2000, Brimo de Laroussilhe, Georges-Philippe et Nathalie Vallois, ainsi que l’expert en art africain Didier Claes et le libraire Stéphane Clavreuil, qui élaboreront un parcours baptisé « Beautés désordonnées » sous la houlette de Jean-Hubert Martin, ancien directeur du Musée national d’art moderne à Paris. Curieuse mais intéressante cohabitation en perspective ! « Cette présentation entend se rapprocher des amateurs en leur suggérant des associations entre des œuvres hétérogènes que l’histoire de l’art aurait encore bannies dans un temps récent au nom de leur absence directe de contact, note le commissaire. C’est ce regard créatif, ouvert et généreux, qu’entend restituer cette exposition, laissant libre cours à l’interprétation de chacun pour stimuler les plaisirs de l’imaginaire. »

« La Corde sensible », de René Magritte, 1960. sdp

L’hommage de la galerie Vallois à l’Art déco, qui fête son centenaire, constituera un autre temps fort. De même que la présentation d’œuvres majeures du Musée Nissim de Camondo ou la découverte de l’espace Jeunes Talents, scénographié par le talentueux architecte et designer Edgar Jayet. Les rendez-vous se succéderont. Bien entendu, il est déjà question de préparer les réjouissances de la prochaine édition.


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FAB Paris 2025, Grand Palais, Paris 8e, du 20 au 24 septembre.