Séville menace de couper l’eau aux locations touristiques sauvages

« Deux chambres, salle de bains, vue sur la Giralda, Wi-Fi » et… « eau courante ». Cette dernière précision figurera peut-être sur les petites annonces que les propriétaires d’appartements touristiques publieront à Séville. Car la troisième ville la plus visitée d’Espagne a décidé de couper l’eau aux locations de type Airbnb qui ne respectent pas la réglementation ! Après s’être engagé en campagne à combattre le surtourisme et ses effets, le maire conservateur a choisi la manière forte. 

L’exécution de la menace, toutefois, ne sera pas immédiate. Le procédé prévoit une visite de la police municipale, un ordre de cesser l’activité si le logement ne respecte pas les normes - à Séville, la location touristique est uniquement autorisée au rez-de-chaussée et au premier étage, par exemple -, une vérification de l’abandon de la mise en location, puis, le cas échéant, un coup de fil à la compagnie des eaux. Dans un premier temps, la mairie évoquait un rythme de dix inspections par mois… soit un délai de presque dix ans pour venir à bout des quelque 5000 hébergements suspects. Le maire a ensuite indiqué que les équipes seraient étoffées pour accélérer la cadence.

L’offre de meublés touristiques a encore augmenté de 23 % en 2023, pour dépasser 9500. Soit 30.755 places, davantage que les 24.983 places hôtelières. La proposition du maire de limiter l’offre légale à 10 % du parc immobilier laisse encore de la marge. L’opposition réclame une réduction drastique de l’activité qui pèse sur les loyers ; ces derniers ont augmenté de 7,4 % en un an, selon le site immobilier idealista.com.