Otages français en Iran, mouvement masculiniste, surpopulation carcérale... Le "8h30 franceinfo" de Gérald Darmanin

Gérald Darmanin, garde des Sceaux et ministre de la Justice, était l'invité du "8h30 franceinfo", jeudi 3 juillet 2025. Otages français en Iran, attentat masculiniste déjoué, violences sur mineurs, surpopulation carcérale... Il répondait aux questions d'Agathe Lambret et Jérôme Chapuis.

Otages français en Iran : "Il est très urgent désormais de les libérer"

"Nous espérons tous que la France arrivera très rapidement à faire libérer" Cécile Kohler et Jacques Paris, inculpés d'espionnage et détenus depuis trois ans en Iran, réagit Gérald Darmanin.

"Ils risquent en effet la peine de mort", souligne le ministre de la Justice, au vu des trois chefs d'accusation qui pèsent sur eux : "espionnage pour le Mossad", le service de renseignement extérieur israélien, "corruption sur terre" et "complot pour renverser le régime". "Rien ne prouve ce que dit le régime iranien", assure Gérald Darmanin. "Il est très urgent désormais de les libérer", martèle-t-il.

Attentat masculiniste déjoué : "C'est un mouvement terroriste au sens littéral"

"C'est un mouvement terroriste au sens littéral du terme", explique Gérald Darmanin après cet attentat masculiniste revendiqué et déjoué à Saint-Etienne. La mouvance masculiniste est "un phénomène qui n'est pas très important, mais qui prend de la force dans la société, sur les réseaux sociaux", assure le ministre de la Justice.

La menace est prise au sérieux par les autorités. "La DGSI [direction générale de la Sécurité intérieure] a un bureau de suivi des masculinistes, des 'incels' comme il y en a pour l'ultradroite, l'ultragauche, les islamistes radicaux", souligne le garde des Sceaux. Gérald Darmanin révèle par ailleurs qu'un autre attentat masculiniste a été déjoué pendant les Jeux olympiques de 2024. "Pendant le relais de la fin des Jeux, à Bordeaux, on avait déjà interpellé un masculiniste qui faisait partie de la mouvance des 'incels', qui voulait passer à l'acte contre des femmes", précise-t-il.

Piqûres : les procureurs devront "ouvrir systématiquement des enquêtes"

Gérald Darmanin annonce qu'il prendra "une instruction à tous les procureurs de la République" pour leur demander "d'ouvrir systématiquement des enquêtes lorsque les plaintes seront déposées" contre les auteurs de piqûres sauvages.

"Je crois que c'est un phénomène de société qu'on ne peut pas ignorer", a déclaré le Garde des Sceaux. "Que les femmes puissent passer un été tranquille et comprennent que si quelque chose se passe, l'auteur doit être trouvé et condamné", ajoute-t-il. 

Violences sur mineurs : Gérald Darmanin "favorable" à une "imprescriptibilité"

Gérald Darmanin se dit "favorable" à rendre imprescriptibles les crimes sur les mineurs. Cette notion figure parmi les mesures proposées par la commission d'enquête sur les violences en milieu scolaire qui a publié son rapport ce mercredi. 

Le ministre reconnaît que l'imprescriptibilité "peut être une fausse promesse", mais "le monde a changé", estime-t-il. "Désormais, il y a des preuves numériques qui peuvent rester, ce qui n'était pas le cas il y a 30 ou 40 ans", argumente Gérald Darmanin. Rendre certains crimes contre des mineurs imprescriptibles peut avoir "une utilité civile", estime Gérald Darmanin avec "la reconnaissance du statut de victime mais pas forcément la condamnation pénale de l'auteur". En France, seuls les crimes contre l'humanité sont imprescriptibles.

Surpopulation carcérale : il y a "plein de solutions possibles"

Alors que la surpopulation carcérale a atteint un nouveau record, avec 84 447 au 1er juin, soit une densité carcérale globale de 135%, Gérald Darmanin estime qu'il y a "plein de solutions possibles". "Il y a encore plein de choses à faire avant d'imaginer une mesure de régulation carcérale que je ne prendrai pas", explique le garde des Sceaux. 

"Il y a des Ephad vides, il y a des centres de vacances qui sont abandonnés, énumère le ministre de la Justice, il y a des lits froids, il y a des hôtels qui ont pu être réquisitionnés", rappelle-t-il, pour y envoyer les "gens moins dangereux".