Guerre en Ukraine : «Dans 2-3 ans nous ne vivrons peut-être plus dans un continent en paix», alerte Raphaël Glucksmann
L’annonce de la future rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine fait dire à Raphaël Glucksmann que l’Europe se retrouve dans la situation de la Tchécoslovaquie en 1938. Cette année-là, les accords de Munich ont permis de régler la crise des Sudètes, au détriment de l’intégrité de l’État tchèque. «Ce que Trump est en train de faire [avec l’Ukraine] c’est exactement ça», s’est indigné l’eurodéputé. Invité sur RTL, il a reproché au président américain de «sacrifier l’Ukraine» et de mettre à terre «80 années de paix en Europe». «Rien sur l’Ukraine sans l’Ukraine», a asséné le coprésident de Place publique, qui considère que «Donald Trump est le jouet de Vladimir Poutine».
Nous sommes face à un «tournant historique majeur» et nous regardons ailleurs, estime le social-démocrate. «On continue notre vie comme si de rien n’était pendant qu’on est en train de perdre notre sécurité», s’offusque Raphaël Glucksmann. Pour lui, il n’y a pas de doute, «l’objectif de Vladimir Poutine dépasse largement l’Ukraine», au point que «dans 2-3 ans nous ne vivrons peut-être plus dans un continent en paix». L’eurodéputé s’appuie sur les propos de Bruno Kahl, le chef des services secrets allemands, qui a déclaré «qu’il y aura la guerre russe sur le sol de l’Union européenne avant 2029».
Saisie des avoirs publics russes
«Quittez ce sommeil apathique !», a lancé Raphaël Glucksmann aux dirigeants européens. Il les appelle à «lancer un emprunt de 500 milliards» d’euros pour financer la défense du Vieux Continent. «On est désormais responsable de notre sécurité», souligne le social-démocrate, qui enjoint les Vingt-Sept de ne pas faire les «autruches». Le coprésident de Place publique défend aussi la saisie des «200 milliards d’avoirs publics russes qui sont en ce moment même gelés dans nos banques» pour les affecter à l’aide à l’Ukraine.
Dans une interview au Financial Times , Emmanuel Macron a affirmé que «seule» l’Ukraine pouvait «négocier avec la Russie» ce qui relève de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. Pour Raphaël Glucksmann, le chef de l’État «a raison, il faut donc des actes». La construction de la défense européenne sera sa «priorité» pour les prochains mois.