Guerre commerciale : les portes sont «grandes ouvertes» pour des discussions avec Washington, affirme Pékin

Guerre commerciale : les portes sont «grandes ouvertes» pour des discussions avec Washington, affirme Pékin

Les dernières déclarations de Pékin et de Washington laissent espérer un possible début de désescalade commerciale. Go Nakamura / REUTERS

Mardi, Donald Trump avait évoqué l’éventualité d’un accord entre les deux puissances engagées dans un bras de fer douanier.

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Pékin a déclaré mercredi que les portes étaient «grandes ouvertes» pour des discussions avec Washington, un jour après que le président américain Donald Trump a évoqué l'éventualité d'un accord entre les deux puissances engagées dans un bras de fer commercial. «S'il faut se battre, nous irons jusqu'au bout, mais les portes du dialogue restent grandes ouvertes», a déclaré Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse régulière.

Des propos tenus au lendemain d’une déclaration du président américain Donald Trump, qui a annoncé une baisse «substantielle» des droits de douane avec la Chine, soulageant ainsi les marchés mondiaux effrayés par ses politiques agressives. En marge d’une cérémonie à la Maison Blanche, Donald Trump a reconnu devant la presse que les surtaxes de 145%, qu’il a lui-même imposées à Pékin, étaient «très élevées» et qu’elles allaient «baisser de façon substantielle». «Elles ne resteront en aucun cas proches de ce chiffre», a-t-il dit, ajoutant toutefois que «l’on ne reviendra pas à zéro».

«Pas tenable»

Donald Trump a imposé début avril des droits de douane punitifs à tous les partenaires des États-Unis, particulièrement en Europe et en Asie, provoquant une tempête sur les marchés mondiaux, avant de ramener une semaine plus tard les surtaxes à 10% pour tous, à l’exception de la Chine, première puissance commerciale mondiale. Avec ce pays, les droits de douane additionnels atteignent à présent le montant prohibitif de 145%. En représailles, Pékin a imposé des surtaxes de 125% sur les marchandises en provenance des États-Unis.

Alors que Pékin n’a pas confirmé des discussions avec Washington, le ministre américain des Finances a lui aussi semblé vouloir calmer le jeu. Lors d’un échange à huis clos organisé par la banque JP Morgan Chase à Washington, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a estimé que la situation actuelle n’était pas tenable pour les deux pays, a rapporté une source présente dans la salle. Le ministre a considéré que les surtaxes agissaient comme un embargo commercial bloquant les échanges de biens de part et d’autre. La porte-parole de l’exécutif américain, Karoline Leavitt, a affirmé pour sa part que les discussions pour trouver un accord commercial avec Pékin avançaient «très bien».

Les entreprises s’adaptent

La Chine avait appelé mardi le Royaume-Uni et l’Union européenne à défendre le commerce mondial face à l’offensive américaine. «Dans le contexte actuel d’intimidation unilatérale généralisée, la Chine et le Royaume-Uni ont la responsabilité de protéger l’ordre commercial multilatéral», a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à son homologue britannique David Lammy lors d’un appel téléphonique, selon un communiqué de son ministère.

Face aux revirements de l’administration Trump et aux incertitudes persistantes, de grosses entreprises s’adaptent aux barrières douanières existantes, notamment en relevant leurs prix de vente aux États-Unis pour les produits qui y sont importés. Ainsi, le japonais Sumitomo Rubber, qui a racheté en janvier la marque Dunlop en Amérique du Nord, va massivement augmenter de jusqu’à 25% les prix de ses pneus automobiles aux États-Unis comme au Canada, a indiqué une porte-parole.