Envoyé spécial à Angoulême
Les applaudissements ne semblent pas vouloir s’arrêter. Sur la scène du théâtre d’Angoulême, Moto Hagio, une élégante septuagénaire japonaise, s’incline devant un public conquis d’avance. La conférence peut commencer. «Même au Japon, je n’ai jamais eu l’occasion d’assister à une de ses interviews», assure Julie, traductrice, assise dans les premiers rangs.
«Moto Hagio est un monument dans l’histoire de la bande dessinée japonaise. Je pense qu’il n’y a pas d’autrice plus importante au XXe siècle dans le manga», nous expliquait quelques semaines plus tôt Xavier Guilbert, l’un des deux commissaires de l’exposition qui lui actuellement consacrée au Musée d’Angoulême, jusqu’au 17 mars. Ces 163 planches originales aux compositions audacieuses retracent avec ardeur une carrière très éclectique. «Je n’en attendais pas moins de la France!», sourit la dessinatrice, rencontrée par Le Figaro dans le cadre du festival de la BD, qui lui a remis samedi un Fauve d’honneur.
«Je me cachais pour lire et dessiner»
Née en…