Jean-Michel Blanquer et Gilles Kepel: «L'occupation de Sciences Po traduit une illustration du renversement des valeurs qui s'est opéré»

Réservé aux abonnés
Gilles Kepel et Jean-Michel Blanquer. Franck Ferville pour Le Figaro

GRAND ENTRETIEN - De l'islamo-gauchisme, qui a fait de Sciences Po son laboratoire, aux tentatives de déstabilisation de puissances étrangères, l'islamologue et le président du laboratoire de la République débattent des menaces intérieure et extérieure qui minent les démocraties occidentales et des moyens de les combattre.

Cet article est issu du «Figaro Magazine»

LE FIGARO. - Ces dernières semaines ont été émaillées par l'occupation de Sciences Po et de la Sorbonne, notamment, par des militants propalestiniens. Qu'est-ce que cela vous inspire Gilles Kepel ? Avez-vous été prophète sur ces questions-là ?

Gilles KEPEL. - Hélas, je le crains. Il y a eu un blocage global de Sciences Po. Dans mon domaine, les études sur le monde arabe ont changé de dimension. Je professais autrefois dans l'amphi Boutmy, brièvement renommé amphi Gaza – qui pourrait aussi s'appeler amphi Mélenchon puisqu'il vient d'y prononcer une harangue tribunicienne se substituant au cours magistral d'antan… On pouvait étudier le Moyen-Orient dans toutes ses dimensions avec un public très divers dans un amphi plein à craquer. Je n'ai jamais cherché à endoctriner les étudiants, ni à créer une quelconque école, encore moins à définir une « ligne » !

Je transmettais des éléments de connaissance pour forger leur esprit critique afin qu'ils…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 94% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement.

Déjà abonné ? Connectez-vous