La ministre Rachida Dati dévoile un plan de lutte contre les violences sexuelles dans la culture
La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé, vendredi 7 mars, les contours du plan 2025-2027 de lutte contre les violences et le harcèlement sexistes et sexuels dans la culture, qui doit contribuer à "mettre fin à la loi du silence".
"Trop de victimes hésitent à parler, hésitent à porter plainte, trop de victimes redoutent encore les conséquences, sur leur vie professionnelle ou artistique, qui conduisent à des conséquences sur la vie économique", a déclaré Rachida Dati, ciblant "des comportements intolérables, moralement condamnables, et parfois pénalement répréhensibles".
Des mesures élargies à l'ensemble des acteurs culturels
Ce plan biennal s'articule autour de quatre axes : prévenir et former plus massivement, mieux repérer et signaler les faits de harcèlement et de violences, agir et prendre des mesures rapidement, ainsi que renforcer l'accompagnement des victimes. Il concerne de nouveaux secteurs tels que le patrimoine, les musées et l'archéologie préventive.
Parmi les actions à instaurer, la conditionnalité des aides culturelles, principe déjà à l'œuvre dans le précédent plan, doit être élargie aux festivals de cinéma ou lors de l'obtention ou du renouvellement d'un label, a illustré Rachida Dati. Les missions de la cellule d'écoute psychologique et juridique, opérée par Audiens depuis 2020, doivent, elles aussi, être renforcées : heures d'ouverture plus larges, meilleure communication dans le secteur du jeu vidéo, accompagnement étroit dans la rédaction d'une plainte.
Par ailleurs, le ministère de la Culture veut engager une concertation interministérielle sur le travail des enfants dans le spectacle. La ministre s'est dite favorable à l'instauration d'un "responsable enfant" dans le spectacle vivant, au même titre que ce qui existe dans le cinéma et l'audiovisuel.
Une commission d'enquête à l'Assemblée nationale
L'annonce de ce plan s'est faite en présence des députés Sandrine Rousseau (Les Écologistes) et Erwan Balanant (MoDem), présidente et rapporteur de la commission d'enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité. La commission doit rendre son rapport le 9 avril.
Parmi les auditions menées à l'Assemblée nationale, la commission a notamment entendu Judith Godrèche. L'actrice a accusé de viols le réalisateur Benoît Jacquot, de vingt-cinq ans son aîné, avec qui elle a entretenu une relation alors qu'elle avait 14 ans. Elle a porté des accusations similaires à l'encontre du cinéaste Jacques Doillon. Des enquêtes sont en cours et les deux hommes contestent ces allégations.