Crash du Boeing d’Air India : la série noire continue pour l’avionneur, victime d’incidents à répétition

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Boeing encore dans la tourmente. Un appareil 787 Dreamliner de la compagnie indienne Air India s’est écrasé ce jeudi dans le nord-ouest de l’Inde, avec à son bord 242 personnes, peu de temps après son décollage de l’aéroport d’Ahmedabad. Après que le chef de la police locale a affirmé dans un premier temps qu’il n’y avait apparemment «aucun survivant», les autorités ont finalement indiqué qu’une personne avait survécu. Si les causes du crash sont encore inconnues, Boeing se retrouve à nouveau pointé du doigt. Et ce, alors que le constructeur aéronautique tente de rétablir la confiance dans la sécurité de ses avions, après une multitude d’incidents depuis un an et demi.

Boeing connaît en effet depuis 2023 de nombreux problèmes de qualité sur ses appareils. C’est l’année dernière que les déboires ont été les plus nombreux pour l’avionneur. Début janvier 2024, une porte d’un 737 Max, exploité par la compagnie Alaska Airlines, s’est détachée en plein vol, à près de 5000 mètres d’altitude, au-dessus de Portland (Oregon). Par miracle, l’avion a pu faire demi-tour et atterrir en urgence, sans qu’aucun blessé grave ne soit à déplorer. Mais l’incident a eu de lourdes conséquences pour Boeing : l’avionneur a dû réduire la cadence de production de ses appareils 737 Max. Et plusieurs passagers ont porté plainte contre l’entreprise.

Ont suivi la même année une kyrielle d’autres incidents, plus ou moins graves. Le 19 janvier 2024, c’est un 747 cargo d’Atlas Air qui a dû se poser en urgence à Miami après un incendie de moteur, peu après son décollage. Le mois de mars 2024 a ensuite été marqué par une longue série de problèmes pour le constructeur américain. Le 7 mars, un Boeing 777 a atterri en urgence à Los Angeles après avoir perdu le pneu d’une de ses roues au moment de son décollage à San Francisco. Le lendemain, un Boeing 737 MAX de la compagnie United Airlines a vu son train d’atterrissage se briser peu après s’être posé sur le tarmac de l’aéroport de Houston, au Texas, sans faire de blessé.

Pertes d’altitude et incendies

Quelques jours plus tard, un incident plus sérieux s’est produit lors d’un vol d’un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie chilienne Latam, qui reliait Sydney à Auckland. L’appareil a rapidement perdu de l’altitude au-dessus de la mer de Tasmanie, propulsant au plafond tous les passagers dont la ceinture de sécurité n’était pas bouclée. Une cinquantaine de personnes ont été blessées. En mai, une personne est morte et plusieurs dizaines d’autres ont été blessées dans un Boeing 777 de Singapore Airlines qui a rencontré des turbulences extrêmes pendant son trajet de Londres à Singapour.

En juin, un Boeing 777 de la compagnie Air Canada, qui devait relier Toronto (Canada) à Paris, a été contraint de faire demi-tour après que l’un des moteurs de l’engin a pris feu. Le même mois, un Boeing 737 Max de la compagnie Korean Airlines, qui devait faire la liaison entre Séoul en Corée du Sud et Taichung à Taïwan, a lui aussi dû rebrousser chemin après avoir chuté de 26.900 pieds, soit plus de 8200 mètres, en 15 minutes. En cause, une panne du système de pressurisation. À la suite de cet incident, 17 des 125 passagers ont dû être hospitalisés.

En juillet, une roue du train d’atterrissage d’un Boeing 757-200 de la compagnie United Airlines est tombée lors du décollage de l’appareil à Los Angeles, sans que l’incident ne fasse de blessés. En octobre, un Boeing 767 affrété par la compagnie Delta a été contraint de faire un «arrêt d’urgence» au moment de son décollage de l’aéroport de Dakar, au Sénégal, en raison d’un incident technique. «Aucun dommage corporel» pour les passagers n’a été à déplorer, avait précisé le ministère sénégalais chargé des Transports aériens.

Un précédent crash en décembre 2024

Pour Boeing, le crash de l’appareil Air India en Inde ce jeudi est le deuxième en l’espace de six mois. Fin décembre 2024, Boeing 737-800 de la compagnie low-cost sud-coréenne Jeju Air, en provenance de Bangkok (Thaïlande), s’est retrouvé en flamme après avoir percuté un mur de béton en bout de piste à l’aéroport de Muan, dans le sud-ouest de la Corée du Sud. Il transportait 175 voyageurs et six membres d’équipage. Quasiment tous ont été tués, à l’exception d’une hôtesse et d’un steward, dans ce qui a été la pire catastrophe aérienne de l’histoire du pays du Matin calme.

Depuis le début de l’année 2025, les incidents médiatisés lors de vols de Boeing semblent moins fréquents. En janvier, un Boeing 787 devant relier Lagos, au Nigeria, à Washington, aux États-Unis, a été victime d’un problème technique provoquant «un mouvement inattendu» de l’appareil, celui-ci perdant brusquement de l’altitude. Quatre passagers et deux membres d’équipage ont été blessés. En avril, le plafond d’un Boeing 737 qui venait de décoller d’Atlanta pour se rendre à Chicago s’est effondré, obligeant les passagers à le maintenir à bout de bras. Avec la catastrophe de ce jeudi en Inde, la série noire pour Boeing ne semble pas terminée.