Qui sont Lazaro Hernandez et Jack McCollough, le duo de designers derrière la marque américaine Proenza Schouler?

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De gauche à droite, Jack McCollough et Lazaro Hernandez, les fondateurs de la marque américaine Proenza Schouler.  Proenza Schouler 

Leurs noms font l’objet de rumeurs insistantes sur les réseaux sociaux, qui prédisent leur arrivée imminente à Paris dans une grande maison. Coqueluches d’Anna Wintour, amis de Chloë Sevigny, adeptes du «quiet luxury »... Tout ce qu’il faut savoir sur ces deux stars de la mode new-yorkaise.

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Le gigantesque mercato qui sévit en ce moment dans l’industrie du luxe affole les réseaux sociaux. Depuis quelque mois, les nominations s’enchaînent aux postes clés de directeur artistique de grandes maisons: Sarah Burton arrive chez Givenchy, Matthieu Blazy part de Bottega Veneta pour Chanel, Louise Trotter quitte Carven pour Bottega Veneta... Mercredi, c’est la marque américaine Proenza Schouler annonçait que ses fondateurs, Jack McCollough et Lazaro Hernandez, se retiraient de leurs fonctions de directeurs de la création à compter du 31 janvier 2025. Il n’en fallait pas plus pour relancer les rumeurs autour du poste de DA de la maison Loewe dans le giron de LVMH. Qui, cela dit en passant, n’est pas vacant. Mais occupé par l’Irlandais Jonathan Anderson depuis plus de 10 ans... 

Alors qui sont McCollough et Hernandez de Proenza Schouler, ceux que la rumeur de ces derniers jours dit pressentis pour succéder à Jonathan Anderson? Les deux créateurs se sont rencontrés sur les bancs de la prestigieuse Parsons School of Design à New York. Ils commencent à collaborer pendant leurs études et créent à quatre mains en 2002 une collection de fin d’année ensemble, qui, à l’époque attire l’attention du grand magasin Barneys (aujourd’hui fermé). Lazaro, fils d’immigrés cubains installés à Miami, et Jack, originaire d’une famille de New Jersey typique, père banquier et mère au foyer, lancent dans la foulée leur griffe d’après les noms de jeune fille de leurs mères respectives.

Au tournant du second millénaire, leur esthétique alliant références à l’art contemporain et approche artisanale, fait d’eux les coqueluches de la Fashion week new-yorkaise et d’Anna Wintour, la rédactrice en chef du Vogue. Dans un monde post-11 septembre, le style de la Grosse Pomme s’exporte partout, et le duo en est le fer de lance. Ils incarnent alors la nouvelle vague de la mode américaine, d’autant que leur vestiaire est moins «marketé» que celui de leurs confrères. Chloë Sevigny, reine des cool kids depuis Kids (1995) de Larry Clark en est fan, tout comme Kirsten Dunst, Kate Bosworth et toute l’intelligentsia branchée de Manhattan. En 2003, ils reçoivent le Prix du CFDA Swarovski du talent émergent, puis en 2007 et 2011 du designer de l’année. En 2008, ils éditent leur premier it-bag, le PS1 qui sera un beau succès commercial, et ouvrent leur première boutique sur Madison Avenue en 2010. Déjà, une rumeur jamais confirmée les disait prêts à être rachetés par LVMH...

En 2017, le duo débarque à Paris et organise leur premier défilé outre-Atlantique, en préambule de la semaine de la Couture. Un changement est mal compris, les critiques sont mitigés. Certains observateurs les accusent d’avoir perdu l’énergie qui caractérisait la marque. Ils décident alors de revenir à leurs «basics» et retournent défiler à New-York. En 2023, Chloë Sevigny, la cinquantaine radieuse, défraie la chronique en arpentant le catwalk pour leur collection automne-hiver 2023-2024, puis en posant pour leur campagne publicitaire. D’autant que le retour du quiet luxury (ce luxe discret et intello) après des années de maximaliste «Insta-compatible» est favorable à la marque.  Les jeunes générations la redécouvrent via les réseaux sociaux grâce à des collaborations bien senties, notamment avec les sandales Birkenstock et les chaussures d’extérieur Sorel.