Ziad Takieddine, Alexandre Djouhri… Les « intermédiaires », des agents de corruption plus si discrets
Ce sont souvent des affairistes, culottés et polyglottes. On les croise en Mongolie, en Libye, au Ghana, en Guinée, partout où se trouvent les sous-sols les plus riches, où se négocient les contrats les plus juteux. Ils sont toujours proches des pouvoirs en place – régimes autoritaires et claniques, le plus souvent. L’argent est leur unique boussole, dollars ou euros, sommes pharaoniques versées à l’occasion de gros contrats, ventes d’armes, de technologies de pointe, de minerais rares. Ils sont discrets, psychologues, parfois maîtres chanteurs. Qu’on les appelle « apporteurs d’affaires », « business partners », « chargés de commerce » ou « agents d’influence », ils se situent dans les interstices malsains de la corruption à grande échelle. Ce sont les intermédiaires.
Verbe haut et scrupules limités
Recrutés le plus souvent par une grande entreprise cherchant à contracter avec une puissance étrangère, leur rôle peut être légal et avoir un apport décisif, lié à leurs connaissances des lois, usages et personnalités influentes de l’État ciblé, dans le rapprochement entre le vendeur et l’acheteur. Mais là où ils deviennent indispensables, c’est lorsqu’il s’agit de se salir les mains, afin de convaincre les puissances étrangères en corrompant leurs agents publics. « Les intermédiaires se retrouvent dans la plupart,...