« Ça évite de remettre en cause le modèle agricole libéral » : les agents de l’OFB, « boucs émissaires » de la colère agricole

Après des mois rythmés par la colère agricole, la mesure se voulait efficace et symbolique. Quand, le mardi 3 décembre, les ministres de l’Agriculture et de la Transition écologique, Annie Genevard et Agnès Pannier-Runacher, ont imposé via une circulaire aux agents de l’Office de la biodiversité (OFB) de dissimuler leur arme lors des contrôles dans les fermes, elles pensaient enfin acter un début d’apaisement.

Fini les déchets, fumiers et pneus déposés auprès des locaux des services départementaux ? Fini les pancartes « OFB tueurs d’agriculteurs » en manifestation ? Jean-Claude* n’y croit pas un instant. « Si nous avons nos armes, c’est pour nous protéger. Cela ne pose de problème à personne que des gendarmes soient équipés. Pourquoi devrions-nous les cacher alors que nos prérogatives nous permettent de menotter des gens ou de procéder à des réquisitions sur ordre du préfet ? » s’indigne cet inspecteur de l’environnement dans le centre de la France.

Arrivé dans le métier dans les années 1990, Jean-Claude a vécu une année particulièrement difficile. Pour la première fois de sa carrière, il a été directement menacé par des agriculteurs lors de manifestations dans son département. « Je suis un dur à cuire, mais c’est un épisode qui laisse des traces, lâche-t-il. Si j’ai choisi d’exercer ce métier, c’est pour protéger l’environnement, pas pour me faire insulter. »

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