Coco Chanel, la revanche et la gloire

Est-ce bien Coco, rue Cambon, accroupie derrière ses paravents de Coromandel, qui s'affaire, mince, creusée par la fatigue, la bouche pleine d'épingles et les pieds repliés sous les cuisses, dans un chaos de jersey, de foulards imprimés, de satin et d'élastiques ? Que prépare-t-elle ? Son come-back ! Après quinze ans de silence, la créatrice de la petite robe noire concocte le défilé qui aura lieu quinze jours plus tard, le 5 février 1954, auquel toute la presse est conviée. 

On la croyait pourtant disparue alors que sa dernière collection bleu-blanc-rouge et ses « robes gitanes » datent de 1939 et qu'elle ferme ensuite boutique, ne souhaitant plus « faire de toilettes somptueuses pour les épouses d'hommes qui se feront tuer au front ». Mais c'était sous-estimer son orgueil et sa rage de voir son héritage - des vêtements de femmes pour des femmes émancipées - balayé par une génération d'hommes qui au sortir de la guerre réhabilite une féminité bourgeoise…

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