Lorsqu'il rencontre le Figaro, un après-midi de décembre 2023, Sadri Fegaier est tiré à quatre épingles. Regard clair et direct, ton calme et assuré, il présente ses nouveaux projets comme s'il n'était pas au bord du précipice. Il vante les performances de son groupe, insolentes, malgré les déboires judiciaires. Pourtant, cinq mois plus tard, le groupe Indexia (ex-Sfam) sera placé en liquidation judiciaire. À partir de lundi, l’homme d'affaires de 44 ans, sorte de Rastignac des temps modernes, ainsi que six de ses sociétés (Sfam, AMP Serena, Cyrana, Foriou, Hubside et SFK Group), seront jugés pour pratiques commerciales trompeuses. Sadri Fegaier, tour à tour présenté comme un «autodidacte milliardaire», un «génie», et un «escroc», encourt jusqu'à trois ans de prison, 300.000 euros d'amende et l'interdiction de gérer une société.
« Je ne vais pas monter à Paris pour assister au procès, ça n’en vaut pas la peine, avance, dépité, Adam. Les dirigeants d’Indexia seront sûrement condamnés à des petites peines, car ça reste une escroquerie. Les grands perdants, c'est nous, les clients.» Comme plusieurs milliers de consommateurs, ce Parisien est victime de la Sfam, le courtier en assurances contre le vol ou la casse de téléphone portable ou d'ordinateur et de ses prélèvements bancaires abusifs. Comme beaucoup, il avait souscrit un contrat qui s’est transformé en gouffre financier avec, sans raison, des prélèvements multipliés par trois et l’impossibilité de résilier. Contrairement à Adam, de nombreuses victimes se sont…