Cette artiste locale de Détroit aux États-Unis a décidé de ne pas se laisser faire. Alors qu’elle voulait se rendre au dernier match des Lions, l’équipe de football américain de la ville, Dajua Blanding, connue sur scène sous le nom de Dank Demoss, a eu la mauvaise surprise d’être refusée par le chauffeur de Lyft (une entreprise de VTC américaine).
Pour motiver sa décision, le chauffeur n’est pas passé par quatre chemins et a directement évoqué le poids trop important de la passagère. « Croyez-moi, vous ne pourrez pas rentrer dans la voiture», a lancé ce dernier. Comme elle était insistante (Dank Demoss a expliqué au média Fox 2, être déjà rentrée dans des voitures plus petites), le chauffeur américain a alors invoqué «que ses pneus ne pouvaient pas supporter» autant de poids.
Visiblement gêné par la situation, il s’est tout de même excusé et lui a proposé de commander un Uber XL, véhicule plus grand de type Van. Il a également ajouté qu’il «rembourserait la course» pour qu’elle ne soit pas facturée.
Mais Dank Demoss ne compte pas en rester là, et intente un procès au chauffeur pour discrimination. « Je veux juste qu’il sache que cela m’a blessée», résume-t-elle.
Que dit la loi américaine ?
Aux États-Unis, la réglementation des VTC est régie par les lois fédérales américaines, et ce sont elles qui feront foi dans ce futur procès du Michigan. Ces lois sont claires et interdisent la discrimination basée sur la race, la couleur, la religion, le sexe, le handicap... Et d’après les avocats de la victime, le poids rentre dans cette liste de discriminations. «Le poids est une caractéristique protégée dans le Michigan. Refuser le transport à quelqu’un en raison de son poids équivaudrait à le refuser en raison de sa race ou de sa religion - du moins selon la loi», plaide Jonathan Marko, avocat de Dank Demoss.
Au courant de ces lois, la société Lyft a, elle, pris le parti de se dédouaner. «Lyft condamne sans équivoque toutes les formes de discrimination. Nous croyons en une communauté où chacun est traité avec le même respect et la même bienveillance», a écrit la société dans un communiqué. Ajoutant que «ses directives communautaires» et «conditions de service» interdisent explicitement «le harcèlement ou la discrimination».
Et si ça se passait en France ?
La loi française protège également les personnes souffrantes d’obésité. L’article 225-1 du code pénal dispose que «constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques» en fonction notamment «de leur apparence physique» ou «de leur état de santé».
L’article 225-2 du même code, définit lui, les sanctions qu’encourrait un chauffeur de VTC refusant un trajet à une personne obèse. Et verdict, c’est au maximum trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.