«Jordan, je ne sais pas si tu mens ou si tu es incompétent» : le zemmouriste Nicolas Bay et Bardella s’écharpent sur le «Pacte migratoire»
Tout a commencé par une simple publication X, comme il en existe tant d’autres. Quelques instants après l’adoption du «Pacte asile et immigration» ce mercredi par les députés européens ce mercredi à Bruxelles, auquel s’oppose pourtant le RN et Reconquête!, le vice-président du parti zemmouriste Nicolas Bay s’en est directement pris au patron du RN. Alors que la tête de liste du parti à la flamme était l’invitée de CNews, l’eurodéputé a tancé un Jordan Bardella qui «maîtrise si peu les sujets européens qu'il fait croire que le Pacte migratoire n'est qu'un seul texte alors qu'il en comprend 10.» «J'ai voté contre 7 d'entre eux et le RN contre 8 d'entre eux», a-t-il voulu préciser.
Une remarque que n’a visiblement pas digéré celui dont les sondages jauge à plus de 30% d’intentions de voix. «Nicolas Bay, tu as voté, avec LR, pour un texte, “Filtrage”, qui interdit le refoulement préalable de migrants et oblige donc à leur prise en charge automatique sur le sol européen. Pas moi», a répliqué le jeune responsable de 28 ans. «Assume-le devant les électeurs, comme j'assume mon vote», a-t-il martelé. Une réponse cinglante qui n’est une nouvelle fois pas passée inaperçue. «Jordan, je ne sais pas si tu mens ou si tu es incompétent», a de son côté raillé le conseiller régional de Normandie. «Ce filtrage aux frontières extérieures n'empêche pas de refouler les migrants puisqu'ils n'entrent pas sur le sol européen. C'est le principe même du refoulement. 5 ans de mandat et toujours aucune connaissance du sujet.»
Le passif de 2022
Et de poursuivre son raisonnement : «Ce qui empêche le refoulement, c'est la convention de Genève sur les réfugiés et les arrêts de la CEDH. Ce filtrage aux frontières extérieures permet justement le refoulement puisque les migrants n'entreront pas sur le sol européen.» Si la passe d’armes semble s’arrêter là, il faut rappeler que l’histoire entre les deux hommes n’a rien d’apaisée. Lorsque Nicolas Bay avait quitté le navire RN pour rejoindre celui d’Éric Zemmour en février 2022, moment où l’ancien polémiste avait le vent en poupe, celui qui était président du RN par intérim avait dénoncé «une forme de sabotage», visant à «feuilletonner son départ en essayant d'attendre le plus longtemps possible» et à «faire le plus de mal possible.» D’après lui, Nicolas Bay faisait partie d’un groupe de cadres qui «ne trouvaient pas au sein du RN les responsabilités qu'ils espéraient».