Sécurisation des Jeux olympiques de Paris 2024, menace terroriste et plan de circulation, le "8h30 franceinfo" de Laurent Nuñez
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Laurent Nuñez, le Préfet de police de Paris était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 6 mars 2024. Sécurisation des Jeux olympiques de Paris 2024, menace terroriste et plan de circulation.. Il répondait aux questions de Jérôme Chapuis et Salhia Brakhlia.
Sécurisation des jeux : "On sait organiser des évènements"
"C'est un défi, mais on va le relever", affirme le Préfet de police de Paris Laurent Nuñez, interrogé ce mercredi sur franceinfo sur le dispositif de sécurisation des Jeux olympiques de Paris 2024.
La sécurité des jeux est un évènement qui va mobiliser jusqu'à "45 000 agents des forces de l'ordre certains jours, 30-35 000 en moyenne sur toute la période", c'est "inédit", selon le Préfet. Mais "on sait faire en France", assure-t-il, rappelant notamment l'organisation en urgence de "l'hommage aux attentats de Charlie Hebdo et de l'HyperCasher", l'Euro 2016 ou encore la Coupe du monde de rugby.
Par ailleurs, la jauge des spectateurs qui pourront assister à la parade fluviale de la cérémonie d'ouverture a été fixée à 326 000 personnes, dont 222 000 munis de billets gratuits, et ce, pour des raisons "techniques et de sécurité", précise-t-il, "on travaille par rapport à des règles de sécurité du public, des foules et on ne dépasse pas trois personnes par mètre carré". C'est pour lui peu ou prou le chiffre "définitif" mais qui peut encore "descendre de quelques milliers".
Menaces extérieures : "On n'a pas de menace islamiste connue"
Laurent Nuñez se veut rassurant, "on n'a pas de menace islamiste connue" mais reste très prudent, notamment face "à la menace endogène des individus présents sur le territoire, qui pourraient passer à l'action, et à la menace inspirée qui vient de l'extérieur, comme l'Etat islamique, l'Afghanistan, la Syrie...".
La menace islamiste n'est cependant pas la seule identifiée, "il y a des menaces d'ultra-gauche, d'ultra-droite" et "il y a la menace des environnementalistes radicalisés, qui annoncent déjà qu'ils commettront un certain nombre d'actions de désobéissance civile", poursuit-il.
"C'est notre responsabilité, on doit s'assurer qu'il n'y a pas de risque d'attentat terroriste", affirme le Préfet de police de Paris qui assume le nombre très important d'enquêtes administratives nécessaires (près d'un million). Cela concernera également les locations de meublés touristiques sur Airbnb, puisque les touristes "seront obligés de s'inscrire sur la plateforme numérique pour se rendre dans l'appartement qu'ils auront loué".
Autre sujet de préoccupation, celle de la "menace russe", alors que plusieurs actions de déstabilisation ont été menées ces derniers mois par la Russie : autour de la guerre Israël-Hamas, avec le dessin d'étoiles de David bleu dans Paris ou encore l'amplification sur les réseaux sociaux de la psychose autour des punaises de lits, à un an des JO. La Russie est "une menace permanente" pour le Préfet. "Les cyberattaques seront une menace forte, mais nous pouvons faire confiance à l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI)", soutient-il.
Sur le risque de négligences ou de vols de documents sur la sécurisation des Jeux olympiques, dont la crainte a été ravivée par le vol d'un ordinateur de la mairie de Paris révélé la semaine dernière, là aussi, Laurent Nuñez se veut rassurant. Les documents volés sont "des plans de circulation, qui ne mettent pas en cause la sécurité des JO". Les vrais plans de sécurisation des JO "ce sont les forces de l'ordre qui les détiennent", ils "sont très sécurisés" et "personne ne se balade avec".
Circulation : certaines zones nécessiteront "d'obtenir un laissez-passer"
Laurent Nuñez, a détaillé le dispositif de sécurité mis en place avec "deux cas de figure", la "sécurité autour des sites olympiques" comme "le Trocadéro, le Champ-de-Mars, les Invalides et Concorde" et "la cérémonie d'ouverture", qui aura un dispositif de sécurité encore plus important.
Dans le premier cas de figure, autour des sites olympiques, "il y aura des zones où on ne rentrera que si on va assister à une compétition, et puis autour, on a instauré des périmètres de circulation motorisée". Dans ces "zones, assez limitées, il faudra obtenir une dérogation [pour y circuler], parce qu'on est riverain, parce qu'on y travaille, parce qu'on est médecin et on doit soigner...". Cette dérogation sera disponible "sur une plateforme numérique" qui permettra "d'obtenir un laissez-passer" pour y circuler. Il précise que cela concerne uniquement la circulation motorisée, car "la circulation piétonne est totalement libre, comme à vélo ou à trottinette".
Il y a cependant un "cas particulier, c'est celui de la cérémonie d'ouverture", prévue le 26 juillet et qui requiert un dispositif bien spécifique; avec un parcours de 6 kilomètres, sur la Seine, entre Austerlitz et le pont d'Iéna, avec un final au Trocadéro."La grande galère commencera du 1er au 15 juillet, avec plusieurs ponts parisiens qui vont être fermés à la circulation", mais "on maintiendra cinq ponts qu'on pourra continuer à traverser" dans le centre de Paris. Il se montre réservé quant à l'impact sur la vie quotidienne des Parisiens : "on met tout en œuvre pour qu'on parvienne à cet équilibre qui permet de continuer quand même à vivre autant que faire se peut", il ajoute que "les restaurants, les commerces restent ouverts, on peut rentrer chez soi, bien évidemment".
Retrouvez l'intégralité du 8h30 franceinfo du mercredi 6 mars 2024 :