"On nous supplie de faire une visite" : la crise sur le marché de la location immobilière s'accentue, notamment avec les nouvelles règles du DPE

Des logements assaillis de demande de location. Cet appartement parisien avec "un beau séjour de 25 m2" est disponible immédiatement et est déjà visité par une dizaine de personnes, dont Geoffrey. Il n'en est qu'au début de ses recherches, mais il le sait, la tâche sera loin d'être facile. "C'est tendu, confirme-t-il. On regarde absolument tous les sites d'annonces pour être réactif. Il ne faut pas hésiter à appeler. Parfois les mails, il n'y a pas de réponse, donc on essaye d'avoir les gens au téléphone..."

Une absence de réponse car les agences sont souvent submergées de candidatures. À Paris, les demandes sont beaucoup trop nombreuses par rapport au nombre de logements disponibles. On savait la situation difficile mais depuis le 1er janvier cela s'est accentué.

Depuis cette date, les logements dont le DPE est classé G ne peuvent plus être loués. Dans la capitale, cela représente environ 50 000 logements qui sont en moins sur le marché, ce qui complique encore un peu plus la recherche des futurs locataires.

"Entre 60 et 100 appels pour un studio"

Jérôme Vion est directeur d'une agence dans le 15e arrondissement. Jusque-là quand il publiait une annonce, c'était déjà compliqué, mais en ce moment la vague d'appels s'est accentuée : "Sur des petites superficies, il y a entre 60 et 100 appels pour une location d'un studio. C'est vraiment un déferlement de mails, de coups de téléphone en nous suppliant de faire une visite."

Et cette situation, elle pourrait encore davantage se tendre dans les prochaines semaines. "Fin avril-début mai, beaucoup de gens vont poser leurs congés comme des étudiants ou des gens qui sont en mobilité professionnelle, explique Alexandre Koné, négociateur en location dans le centre de Paris. Cela va libérer des appartements qui donc, suivant le classement, ne seront peut-être pas relouable. Et là par contre, ça risque de poser beaucoup de problèmes."

Et ce n'est que le début, selon Alexandre Koné qui redoute l'interdiction des logements classés F en 2028.