Ilham Aliev, un dictateur qui ne dit pas son nom
Cet article est issu du «Figaro Magazine»
Les dictateurs ont ceci qu’on ne peut pas leur reprocher: ils disent ce qu’ils font et font ce qu’ils disent. À la tête de l’Azerbaïdjan depuis vingt ans au gré d’élections n’ayant de démocratiques que le nom (presse bâillonnée, propagande quotidienne à l’école, dans les administrations et les médias, opposants emprisonnés, exilés ou morts, etc.), Ilham Aliev avait promis de venger son père, Heydar Aliev, maître local du KGB puis du Parti communiste entre 1967 et 1987, et président de l’Azerbaïdjan postsoviétique.
En 1994, défait militairement, celui-ci avait dû abandonner la région arménienne du Haut-Karabakh/Artsakh, rattaché artificiellement à son pays par Staline en 1923. Aliev fils, au prix de trois guerres (2016, 2020 et 2023) et d’un nettoyage ethnique à l’automne dernier, a honoré la promesse faite à papa. Aussi doit-on prendre au sérieux ce satrape aux manières orientales quand il a déclaré il y a quelques années vouloir «chasser les Arméniens…