Nicolas Baverez : «Le mémorial d’Alexeï Navalny»

« Quelqu’un que vous avez privé de tout n’est plus en votre pouvoir. Il est de nouveau entièrement libre », écrivait Alexandre Soljenitsyne dans Le Premier Cercle. Vladimir Poutine a privé Alexeï Navalny de tout, jusqu’à lui ôter la vie. Mais il a été mis en échec par cet acte de liberté suprême qui a vu Navalny - avec la décision de revenir en Russie en 2021 après la tentative d’empoisonnement au Novitchok miraculeusement déjouée - faire, en toute conscience et de manière purement gratuite, le sacrifice de sa vie pour la dignité des hommes, la liberté d’un peuple et l’honneur d’une nation.

L’assassinat d’Alexeï Navalny s’inscrit dans la longue lignée des exécutions par Vladimir Poutine de ses opposants, à l’image de Boris Nemtsov, criblé de balles en 2015 pour avoir dénoncé la guerre en Ukraine, ou de la journaliste Anna Politkovskaïa, abattue en 2006. Il constitue le crime de trop. Alexeï Navalny est encore plus grand mort que vivant, comme en témoigne le refus de rendre son corps…

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