Depuis qu’il est enseignant, Louis* évite de parler de politique lorsqu’il se rend en salle des professeurs pour discuter avec ses collègues. Plutôt « de droite », il sait que le corps enseignant est plutôt acquis à la gauche et que ses positions seraient mal accueillies. Pourtant, les élections européennes et le premier tour des législatives « ont légèrement changé la donne », explique ce professeur de philosophie. « Disons qu’il y a quelques années, si j’avais assumé vouloir voter pour le Rassemblement national, mes collègues ou supérieurs auraient cherché à me faire tomber. Aujourd’hui je reste encore discret, mais je peux me dire proche de ces idées sans risquer mon poste. »
Autour de Louis, les professeurs adhèrent de plus en plus aux idées du RN. « Ils ne le crient pas sur tous les toits, contrairement à ceux qui votent pour l’extrême gauche, mais ils commencent à l’assumer, précise le trentenaire. Cela doit bien sûr dépendre des établissements, mais le sujet est devenu moins tabou