L’humeur est sombre ce mercredi au pied de la prison d’Évreux. C’est ici que, la veille, le convoi transportant le détenu Mohamed Amra aurait dû revenir du tribunal de Rouen. Mais le fourgon a été attaqué au péage d’Incarville. Les assaillants, cagoulés et munis de fusils d’assaut, ont abattu deux agents pénitentiaires et blessé trois autres. Alors que la traque des fugitifs est toujours en cours, les syndicats ont décrété une journée «prisons mortes».
Devant le portail de la maison d’arrêt d’Évreux, la vingtaine d’agents présents ce mercredi matin sont en deuil, et en colère. La violence inouïe de l’épisode, ces images de leurs collègues assassinés de sang-froid, les laissent abasourdis. «Je me dis que ça aurait pu être moi», lâche Clarisse*, représentante syndicale chez FO. «À tout moment, on peut être appelés à escorter des détenus, pour raison médicale ou autre. Mohamed, on aurait pu sortir avec lui n’importe quand», ajoute un membre du syndicat UFAP. «On n’est pas là pour se faire tuer…