Braquez les musées occidentaux pour récupérer des objets d’art africains avec Relooted, un jeu vidéo sud-africain

Entrer dans un musée sans se faire remarquer, déjouer les systèmes de sécurité, voler un artefact et s’enfuir... Un nouveau jeu vidéo sud-africain, dont la date de sortie n’a pas encore été révélée, imagine à travers une aventure fictive la restitution du patrimoine africain en braquant des musées.

Dans un futur où les puissances occidentales signent, mais ne respectent pas, un traité de restitution du patrimoine africain, le jeu vidéo Relooted place les joueurs à la tête d’un collectif de voleurs-justiciers sud-africains, explique le distributeur Epic Game (développeur de Fortnite ) sur son site internet. Leur mission : récupérer 70 artefacts « à (re)piller, tous réels et d’une importance culturelle, historique et spirituelle considérable pour les peuples auxquels ils ont été volés ». Une opération de récupération en trois temps : repérage, infiltration, extraction.

« Préparez le terrain pour une évasion réussie. Vérifiez l’itinéraire, résolvez les énigmes et les obstacles, et trouvez les endroits où recruter les bons coéquipiers », est-il encore indiqué sur le site du distributeur. Les premières images du jeu, dévoilées le 7 juin sur Youtube, évoquent les codes du casse de haut vol.

Les missions se font généralement sans confrontation. Les joueurs doivent éviter les détecteurs et désactiver les pièges. Tout repose sur la discrétion et l’agilité. Une fois l’artefact saisi, une alarme se déclenche. Commence alors une course contre la montre dans laquelle le joueur doit exécuter un parcours d’évasion pensé à l’avance, en s’adaptant en temps réel aux réactions du système de sécurité.

Derrière son histoire sensationnelle et palpitante, Relooted entend surtout alerter sur le déséquilibre des collections africaines. 85 à 90 % des pièces d’art du patrimoine culturel de l’Afrique subsaharienne est conservé hors du continent. Au moins 90 000 objets d’art d’Afrique sub-saharienne se trouvent notamment dans les collections publiques françaises.

Un premier succès du studio sur Nintendo

À la tête du projet, le studio sud-africain Nyamakop. Fondé par Ben Myres, le studio compte aujourd’hui une trentaine de développeurs. Il s’est déjà fait remarquer pour Semblance (2018), première licence africaine sur une console Nintendo. Dans ce jeu de plateforme et réflexion en 2D, le joueur incarne une petite créature capable de déformer son environnement pour résoudre des puzzles et progresser dans son monde.

Si le nouveau jeu du studio Nyamakop entend cette fois porter un message politique, encore faut-il qu’il trouve son public dans une industrie du jeu vidéo largement dominée par les productions occidentales et asiatiques. Le jeu sud-africain devra se faire une place sur des plateformes déjà saturées de titres plus consensuels et mieux financés.