SNCF : comment lutter contre le vol de câbles en cuivre et empêcher les retards et annulations de trains ?

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Difficile retour à la normale ce vendredi matin à gare de Lyon (Paris) après une journée et une nuit très perturbées, avec jusqu'à 6 heures de retard sur certains TGV. Une passagère en provenance de Valence (Drôme) a, elle aussi, eu un peu de retard à son arrivée. "Ils nous ont prévenus dans le train. Ils nous ont expliqué pourquoi le train avait 45 minutes de retard et c'était ce sujet-là", confirme-t-elle.

"On doit réparer les fils un à un"

En cause, une panne sur la ligne à grande vitesse à la suite d'un vol de câble. Les travaux ont duré une partie de la nuit. Alors, des passagers qui partent vers le Sud croisent les doigts. "On va à Marseille juste pour le week-end. Donc, si on pouvait ne pas arriver avec six heures de retard, ce serait cool", espèrent-ils.

Ces actes de malveillance se multiplient partout en France : dix câbles sectionnés en Bretagne en juillet, 600 mètres près de Lille en juin, ou encore 100 mètres en Alsace en mars. À chaque fois, il faut compter de très longues heures de réparation pour rétablir les connexions, comme près de Lille en juin dernier. Car il faut raccorder 28 fils dans chaque câble. "Chaque fil permet une commande. Donc, on doit les réparer un à un. C'est un travail extrêmement minutieux", précisait Thibaut Vieilledent, de la maintenance SNCF Réseau, mi-juin.

Une solution idéale, mais très coûteuse

Le réseau ferroviaire, ce sont 28 000 km de lignes à surveiller. La SNCF s'organise pour sécuriser les lieux les plus stratégiques. Elle installe des alarmes, emploie des agents de sécurité privée et fait même de la surveillance par drone. Une solution encore plus efficace existe, mais elle coûte très cher, selon Arnaud Aymé, spécialiste du transport chez Sia Partners.

"Ce serait tout simplement de remplacer ces câbles en cuivre, qui ont une valeur marchande, par de la fibre optique qui n'a pas de valeur à la revente. Mais elle ne peut pas le faire de manière généralisée sur tout le réseau puisque cela coûterait très cher, on considère que cela peut coûter plusieurs dizaines de milliers d'euros pour un seul kilomètre de voie", explique-t-il. Aujourd'hui, le cuivre se revend autour de 7 000 euros la tonne.