La rupture avec l’austérité n’est pas au programme de Sébastien Lecornu

Voilà qui ne devrait pas améliorer la cote de confiance de Sébastien Lecornu, mesurée à seulement 33 % (niveau comparable à celui de François Bayrou à son arrivée à Matignon) ce vendredi 26 septembre par Toluna/Harris Interactive pour LCI. Car sa promesse de rupture avec son prédécesseur ne se retrouveront pas dans ses projets budgétaires pour 2026.

Dans un entretien au Parisien paru ce vendredi soir, le nouveau locataire de Matignon a beau affirmer qu’« il y a des attentes sociales fortes dans notre pays, il est donc hors de question de préparer un budget d’austérité et de régression sociale », la « feuille blanche » de laquelle il « repart » ressemble furieusement à celle présentée par François Bayrou le 15 juillet dernier.

Dans les clous de ses prédécesseurs

Dans son « projet robuste » pour les dépenses publiques 2026, Sébastien Lecornu prévoit de ramener le déficit public à 4,7 % du PIB, contre 4,6 % pour son prédécesseur palois. Soit la même purge budgétaire que son prédécesseur Palois, moins la suppression des deux jours fériés déjà annoncée il y a quinze jours. Pour le reste, la trajectoire budgétaire s’inscrit dans les clous de la feuille de route sur cinq ans communiquée à la commission européenne, qui prévoit un retour au 3 % de déficits en 2029.

Aucun relachement n’est donc à enregistrer : cure d’amaigrissement pour les dépenses de l’État-6 milliards d’euros sur l’État et son train de vie »), sous financement des besoins de santé et de retraite, pas de taxe Zucman (pas la « bonne réponse ») ni de retour de l’Impôt sur la fortune (ISF), et, comme Gabriel Attal, mais aussi Michel Barnier et François Bayrou, la promesse d’« un projet de loi ambitieux de lutte contre les fraudes sociales et fiscales (…) présenté au Conseil des ministres en même temps que la loi de finances et la loi de financement de la Sécurité sociale ».

« Je ferai donc une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront », envisage-t-il, prévenant que ce serait « au Parlement à la fin de trancher ».

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