Guerre en Ukraine : Medvedev répand une rumeur sur Macron et irrite l’Élysée

Les relations se tendent entre le Kremlin et l’Élysée tandis que Volodomyr Zelensky ne cache pas que son armée se trouve dans une «situation extrêmement difficile» ... Le Figaro fait le point sur les derniers développements de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

L'armée ukrainienne dans une situation «extrêmement difficile»

L'armée ukrainienne est actuellement dans une situation «extrêmement difficile» face aux forces russes qui sont à l'offensive dans l'est et le sud de l'Ukraine après s'être emparées ce week-end de la ville d'Avdiïvka, a reconnu lundi Kiev. «La situation est extrêmement difficile en plusieurs points de la ligne de front, où les troupes russes ont concentré un maximum de réserves. Elles mettent à profit le retard dans l'aide» occidentale à l'Ukraine, a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans son message quotidien. Il a ajouté que son pays manquait d'artillerie et avait autant besoin de défense antiaérienne que d'armes de plus longue portée, estimant par ailleurs que le blocus de la frontière avec la Pologne par des camionneurs et des agriculteurs polonais témoignait de «l'érosion de la solidarité» envers son pays.

Sur le terrain des combats, les soldats russes, qui viennent d'obtenir leur premier gain territorial majeur depuis la prise de Bakhmout en mai 2023 en conquérant Avdiïvka, dans la région orientale de Donetsk, sont passés à l'attaque dans l'est et le sud, a expliqué l'armée ukrainienne. Dans la partie méridionale du front, «l'ennemi a mené 10 tentatives infructueuses contre les positions des forces de défense (ukrainiennes) dans la région (du village) de Robotyné. Ici, la situation est changeante, l'ennemi inflige des tirs nourris», a raconté Dmytro Lykhovy, le porte-parole des militaires ukrainiens dans cette zone.

Macron ira bien en Ukraine d'ici la mi-mars, pas de «questions sur sa sécurité»

Emmanuel Macron a «bien l'intention de se rendre d'ici la mi-mars» en Ukraine, a souligné lundi 19 février son entourage, alors que les réseaux sociaux russes ont relayé la rumeur d'un projet d'attentat durant la visite. «Il n'y a jamais eu de questions de sécurité dans le calendrier de la visite. Cette question ne s'est jamais posée», assure-t-on à l'AFP dans l'entourage du chef de l'État. Selon une vidéo attribuée à France 24 diffusée sur les réseaux russes, mais dénoncée comme un «fake» par la chaîne, le chef de l'État aurait annulé son voyage après la détection par les «services secrets français» d'un projet «d'assassinat» à son encontre.

Dans la foulée, l'ex-président russe Dmitri Medvedev, aujourd'hui numéro deux du Conseil de sécurité du pays, a ironisé sur la visite qu'Emmanuel Macron a d'abord annoncé pour février, puis d'ici la mi-mars. «Macron semble avoir été si effrayé par un (projet d') assassinat réel ou présumé (..) qu'il a annulé son voyage», s'est-il gaussé dans une rare charge aussi directe contre un dirigeant occidental.

Emmanuel Macron a indiqué vendredi devant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, venu signer un accord bilatéral de sécurité à Paris, qu'il se rendrait «avant la mi-mars» dans son pays. En janvier, il avait parlé d'un déplacement en «février». Le président français a alors dénoncé un «changement de posture» de la Russie envers les Européens et appelé à un «sursaut collectif» de leur part. «Il y a très clairement une volonté d'agression à notre endroit», a-t-il affirmé, en pointant notamment l'intensification des «actions de désinformation et attaques cyber».

Lavrov fustige les Etats-Unis lors de sa visite à Cuba

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fustigé lundi à La Havane la «domination» et l'«hégémonie» des États-Unis et des pays occidentaux sur l'ordre mondial, au premier jour d'une tournée en Amérique latine qui doit se poursuivre au Venezuela et au Brésil. Ils «veulent préserver leur domination, leur hégémonie et leur diktat» et ont recours pour cela à des moyens qui «n'incluent pas la diplomatie, mais le chantage, les ultimatums, les menaces, l'utilisation de la force militaire et les sanctions», a déclaré le chef de la diplomatie russe lors de sa rencontre avec son homologue cubain, Bruno Rodriguez.

Après une politique d'ouverture initiée par Barack Obama (2009-2017), Donald Trump a durci l'embargo commercial et financier imposé depuis 1962, des mesures à peine remises en cause par son successeur démocrate Joe Biden. De son côté, Moscou fait l'objet de sanctions occidentales renforcées depuis l'offensive contre l'Ukraine en février 2022.