Sean Penn compare Donald Trump à un assassin

Les stars du monde du spectacle anti-Trump se passent le témoin quand ils parlent de leur cible favorite. Après George Clooney, Scarlett Johansson, Joan Baez, John Lithgow ou encore Pedro Almodóvar, c’est au tour de Sean Penn de dire tout le mal qu’il pense du nouveau pensionnaire de la Maison Blanche. Invité le 1er mai sur le podcast du journaliste Jim Acosta, ancien présentateur phare de CNN, qui a quitté la chaîne après l’investiture du second mandat de Donald Trump, l’acteur est venu discuter de son nouveau film Words of War, qu’il a produit. Un long-métrage inspiré de l’assassinat de la journaliste et militante Anna Politkovskaïa, qui a tenté de dénoncer la corruption en Russie sous le régime de Vladimir Poutine. Sans surprise, l’échange entre Sean Penn et Jim Acosta a abordé de nombreux sujets politiques et le réalisateur n’a pas mâché ses mots quand il s’est agi de critiquer la politique américaine actuelle.

Questionné sur les propos du président américain qui affirmait fin mars, vouloir se présenter une troisième fois aux élections présidentielles, ce qui est interdit par la Constitution américaine, Sean Penn met en garde les Américains. « Il faut malheureusement, s’attendre aux pires scénarios. » Selon le cinéaste, qui ne prend pas de gants, Donald Trump pourrait même « détruire le monde avant de mourir ». Depuis, Le président américain, est revenu à la raison, et a finalement annoncé hier ne plus vouloir se présenter pour un troisième mandat, assurant vouloir passer « quatre très bonnes années et laisser la place à quelqu’un d’autre ». 

Le héros de Mystic River a poursuivi sa diatribe en comparant le milliardaire ni plus ni moins à un assassin. Usant d’une métaphore psychanalytique, il a déclaré: : « je pense que c’est une théorie raisonnable de penser que Donald Trump ressemble à un époux frustré parce que sa femme vient de le quitter, peut-être pour un autre. Et qui la tue ensuite, car son ego ne supporte pas l’idée de la perdre. Une manifestation de sa soif de pouvoir». 

Pour l’instant Donald Trump n’a pas réagi à ses attaques. Mais les réseaux sociaux, eux, n’ont pas manqué de mettre leur grain de sel. Plusieurs internautes ont fait un parallèle entre la diatribe de Sean Penn et sa supposée attitude violente envers Madonna, qui fut longtemps sa compagne. Les tweets, là aussi, ne s’embarrassent pas de nuances: « N’a-t-il pas battu sa femme, Madonna ?», « Sean Penn avoue enfin quelques-uns de ses crimes ». Il va sans dire que cette rumeur date de 1987 et que la justice ne s’en est pas emparée.

Hollywood vent debout contre Donald Trump

Ce n’est pas la première fois que Sean Penn s’attaque à Donald Trump. En 2021, lors du Festival de Cannes, l’acteur avait dénoncé la gestion de l’épidémie du coronavirus par le président des États-Unis . « Dans notre pays, dans le monde aussi, on nous a laissés tomber, négligés, mal informés. C’était un affront à la vérité et à la raison, durant ce qui a été clairement une gestion obscène, humainement et politiquement.» Plus récemment, l’acteur s’était indigné de voir que Sebastian Stan, qui interprète Donald Trump dans le biopic The Apprentice, ne pouvait pas participer à l’émission phare de Variety, Actors On Actors en octobre car aucun de ses camarades comédiens sélectionnés pour l’émission ne souhaitait parler du président et de sa politique. « C’est stupéfiant de voir à quel point notre industrie de soi-disant artistes téméraires a peur d’un grand film et de cette magnifique performance d’acteur. C’est incroyable que notre milieu puisse avoir peur d’un petit député républicain. »

Il existe toutefois quelques acteurs qui prennent régulièrement la parole contre la politique américaine menée par Trump depuis son retour à la Maison-Blanche. C’est le cas de George Clooney, qui affirme : « le gouvernement aime infliger des amendes ou utiliser les entreprises pour rabaisser les journalistes et les effrayer», en évoquant le recul de la liberté d’expression aux États-Unis. Pas plus tard que la semaine dernière, le président a ordonné l’arrêt « des subventions du contribuable » pour « les médias biaisés », car « le financement public des médias est non seulement obsolète et inutile, mais aussi néfaste pour l’image de l’indépendance journalistique ».

 « Notre démocratie est en train de brûler. Nous sommes dirigés par une bande de milliardaires vraiment incompétents», a réagi la chanteuse Joan Baez, après le retour de Donald Trump au pouvoir. De son côté, Pedro Almodóvar a hésité à assister à la cérémonie du 50e Chaplin Award à New York, car il ne souhaitait « pas venir dans un pays dirigé par une autorité narcissique qui ne respecte pas les droits de l’Homme». Le réalisateur accuse l’actuel président des États-Unis de vouloir masquer « la réalité que nous voyons de nos propres yeux. (…) Les migrants ne sont pas des criminels. C’est la Russie qui a envahi l’Ukraine ». Cette bataille entre Hollywood et le monde de la culture n’est pas près de se terminer, Donald Trump ayant annoncé hier instaurer des droits de douane de 100% sur les films diffusés aux États-Unis mais produits à l’étranger, expliquant selon lui que « l’industrie cinématographique américaine est en train de mourir ».