Nicolas Hulot et la chaîne TF1 engagés dans un bras de fer judiciaire autour de la marque Ushuaïa
Rien ne va plus entre Nicolas Hulot et TF1. Selon les informations du site L’Informé, l’ancien animateur star des émissions «Ushuaïa, le magazine de l’extrême» et «Ushuaïa Nature» a saisi le tribunal de commerce de Nanterre au sujet de la commercialisation des produits dérivés de la marque Ushuaïa (shampooing, gels douche...). La figure écologiste s’oppose à ce que la chaîne de télévision, qui a récemment cédé sa marque à L’Oréal, cesse de lui reverser les royalties pour l’exploitation de ce nom qu’il a rendu populaire auprès du grand public.
Remontons le fil des évènements. En 1994, Nicolas Hulot signe un accord avec TF1 lui permettant de toucher des droits sur l’exploitation de la marque de produits d’hygiène Ushuaïa, lancée un an plus tôt par la chaîne pour tirer profit du succès colossal rencontré par l’émission de reportages. La marque est alors propriété de la chaîne et une licence d’exploitation est cédée à L’Oréal. En 2017, au moment de la nomination de Nicolas Hulot en tant que ministre de l’Écologie, le Canard enchaîné pointe du doigt les centaines de milliers d’euros engrangés annuellement par Eole Conseil, la société personnelle de l’ancien animateur, au titre de ces royalties.
Mais TF1 n’envisageait pas cette rente comme éternelle. À la fin de l’année dernière, la chaîne aurait notifié à Nicolas Hulot son intention de résilier l’accord conclu en 1994 au motif que celui-ci, absent du petit écran depuis une dizaine d’années, ne contribue plus suffisamment à la notoriété de la marque. «TF1 avait la possibilité tous les 5 ans de sortir de ce contrat avec Nicolas Hulot. Il a exercé cette faculté qui était contractuelle», indique un porte-parole du groupe télévisuel au Figaro. Fermement opposé à cette décision, le principal intéressé aurait fait valoir, selon nos confrères, que sa «contribution passée à la notoriété de la marque» est de nature à justifier la poursuite des royalties. À en croire l’Informé, TF1 aurait alors riposté en accusant Nicolas Hulot «d’usurper» son droit de propriété sur la marque.
Nouveau propriétaire
Contrairement au souhait exprimé par la chaîne, c’est bien le tribunal de commerce de Nanterre qui tranchera sur le fond de l’affaire. Et celle-ci s’annonce d’ores et déjà difficile à démêler. Car, désormais, la marque de produits dérivée n’est plus détenue par TF1. Le groupe l’a cédé en septembre dernier à son partenaire de longue date, L’Oréal, pour 27,5 millions d’euros. Selon les termes de l’accord révélé il y a quelques mois par l’Informé, le géant de la cosmétique française est à présent en droit d’exploiter toutes licences sur les produits dérivés, notamment les gels douche, shampooing et autres déodorants.
À l’avenir, L’Oréal pourrait même commercialiser de nouvelles catégories de produits, puisque l’accord vaut sur les licences futures. Qu’en sera-t-il alors des royalties réclamées par Nicolas Hulot ? Tout dépendra de la décision finale rendue par la justice... et du bon vouloir du nouveau propriétaire de la marque. Par ailleurs, l’ancienne figure de proue du mouvement écologiste, qui s’est récemment retirée du paysage médiatique et politique, reste liée à TF1 par un autre contrat, qui concernerait, selon l’Informé, les recettes générées par les exploitations secondaires et dérivées des programmes Ushuaïa et Ushuaïa Nature.