Cet article est issu du Figaro Magazine
«Toute politique financière et économique est condamnée à échouer si le pays vieillit. » Ce n'est pas un mot de Bruno Le Maire, qui a quitté le ministère des Finances après sept années d'exercice, mais de Michel Debré, qui avait occupé les mêmes fonctions sous le général de Gaulle, de 1966 à 1968. Au moment où il publiait le dernier tome de ses Mémoires, en 1994, Debré redoutait l'avenir : « Une France riche et sans jeunesse attirera la misère du monde. » Cette année-là, nous avions dénombré 711.000 naissances ; c'était 150.000 de moins qu'à l'époque où il était ministre.
Étions-nous condamnés ? Pas encore ! Nous avons su redresser cette natalité, et de plus en plus vite : dix-huit ans après, autour des années 2010, nous avions atteint à nouveau 830.000 naissances. Mais ce rebond n'a pas tenu : ce qui avait été gagné, nous l'avons reperdu. Or, cette fois, la chute ne s'arrête plus :