«On n’annule pas nos banquets !» Le 16 octobre, les propriétaires du château des Pères, près de Rennes, annonçaient sous la pression d’activistes anonymes qu’ils refusaient d’accueillir trois banquets organisés par le Canon français les 7, 8 et 9 novembre 2025. Quelques jours plus tard, les fondateurs de l’entreprise qui organise des festivités franchouillardes dans tout l’Hexagone, avaient promis dans une vidéo publiée sur Instagram que les réjouissances auraient bien lieu, mais ailleurs en Bretagne. Promesse tenue. Les dîners festifs seront finalement hébergés au Château de Blossac à Goven (Ille-et-Vilaine), selon une information de Ouest France confirmée au Figaro.
«Nous avons eu beaucoup de propositions, il y a eu un vrai élan de solidarité pour qu’on trouve une solution», se réjouit Géraud de la Tour, l’un des fondateurs du Canon français. «Mais tous les lieux ne convenaient pas, c’est un défi technique d’accueillir autant de monde. On remercie beaucoup le propriétaire du château de Blossac, qui n’est qu’à une trentaine de kilomètres de l’ancien lieu, c’est courageux de sa part d’avoir accepté. On est surtout content pour les 2000 convives, on va même pouvoir accueillir 400 personnes de plus que prévu !»
Passer la publicitéEffet Streisand ?
De son côté, le propriétaire du château de Blossac assume pleinement son choix d’accueillir l’évènement. «Je ne connaissais pas le Canon français, mais je suis allé voir sur internet, j’ai vu beaucoup de messages de soutien et quelques publications qui se dressaient très violemment contre ces banquets en les taxant d’extrémistes», explique Christophe de la Rousserie. «J’ai cherché des images ou des paroles compromettantes, je n’ai rien trouvé. Devant l’absence totale de toute accusation fondée, j’ai décidé de dire oui pour ne pas me coucher devant un anathème sans fondement. Un extrémiste, c’est quelqu’un qui pallie l’incapacité de son argumentaire par son recours à la force. Et là on veut nous faire croire que parce qu’on sert du pinard et du saucisson on a affaire à des extrémistes ? C’est d’une vacuité tellement abyssale !»
Dans l’ancien lieu, les propriétaires avaient annulé leur collaboration avec le Canon français, dénonçant un «climat d’agressivité» instauré par des activistes anonymes vraisemblablement proches de l’extrême gauche. Ces derniers avaient fait circuler une pétition ayant rassemblé 700 signatures dénonçant la présence du milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin au capital de l’entreprise. «Notre mobilisation a permis de révéler au grand jour la face cachée de ces événements ripailleurs», se félicitaient ces anonymes dans un communiqué.
Largement relayée dans les médias, l’annulation des banquets avait suscité de vives réactions. En cherchant à lui mettre des bâtons dans les roues, ces militants auraient-ils favorisé le Canon français selon la loi bien connue de l’effet Streisand ? Pour le moment, les organisateurs ne déplorent pas de nouvelles tentatives de sabotage de l’évènement dans le nouveau lieu. Le Canon français indique cependant avoir prévenu la préfecture de l’Ille-et-Vilaine et la gendarmerie pour qu’une protection puisse être assurée en cas de nouveaux troubles.