Conflit Israël-Iran : Benyamin Nétanyahou laisse entendre que l’ayatollah Khamenei lui-même peut être visé
Au-delà des frappes visant les sites militaires et nucléaires iraniens, Israël cherche également à éliminer de hauts responsables du régime. Dans une interview très commentée depuis lundi 16 juin au soir sur la chaîne américaine ABC, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou tient des propos assez équivoques concernant le sort qu'Israël souhaite réserver à l’ayatollah Khamenei. Lorsque le journaliste de la chaîne lui demande “si le guide suprême était éliminé, cela ne mènerait-il pas à une escalade dans le conflit ?", Benyamin Nétanyahou répond : "non, cela signerait plutôt la fin du conflit". Il ajoute un peu plus tard que son pays "faisait ce qu'il avait à faire". Le chef du gouvernement israélien n’exclut donc pas de cibler l'ayatollah Khamenei. Pour l’instant, Israël attend, mais laisse entendre qu’il pourrait frapper à tout instant la clé de voûte du pouvoir iranien.
Le guide suprême s’est exprimé pour la dernière fois le soir de l’attaque israélienne, dans la nuit de jeudi 12 à vendredi 13 juin. Selon le média Iran international, média iranien d’opposition basé aux États-Unis, Khamenei et sa famille seraient aux abris dans un bunker à Lavizan, un quartier au nord-est de Téhéran. Une information à prendre bien sûr avec précaution. Mojtaba, l’un de ses fils, dont le nom est souvent cité pour lui succéder, serait à ses côtés dans ce bunker.
La succession de l'ayatollah Khamenei déjà évoquée
La question de la succession de l'ayatollah Khamenei a déjà été examinée. Le guide suprême a 86 et sa santé est fragile depuis de nombreuses années. Après la mort, il y a un an du président Raissi, pressenti pour lui succéder, c’est donc le deuxième fils de Khamenei qui semble désormais bien placé. Même si son père a déjà exprimé ses réserves, étant opposé par principe à ce qu'un héritier soit favorisé.
S'il était assassiné, l'ayatollah Khamenei serait donc assez vite remplacé, mais pour Israël, l’objectif reste de renverser le régime, que cela passe par une élimination ou non du guide suprême. L’autre option soulevée par Benyamin Nétanyahou, dans son interview à Fox News dimanche soir, s'axe autour d'un soulèvement populaire, qui mettrait fin au régime des mollahs. Pour l’instant, la population est davantage préoccupée par le fait de se mettre à l’abri, mais certaines voix se font entendre.
Le prince Reza Pahlavi, exilé aux États-Unis et fils du dernier chah d’Iran appelle sur le réseau social X au renversement du régime par des manifestations de rue et des grèves nationales. Dans une tribune publiée par quotidien le Monde, les prix Nobel de la Paix Narges Mohammadi et Shirin Ebadi, et les cinéastes Jafar Panahi et Mohammad Rassoulof appellent ainsi "à la démission des responsables actuels ...et à l’ouverture d’un processus de transition pacifique vers une démocratie véritable”.