UPSA, petit Poucet du paracétamol dans l’ombre du Doliprane

Quand la cession partielle du Doliprane à un fonds d’investissement américain affole en octobre le monde politique, prompt à brandir la menace du futures pénuries de paracétamol, UPSA trépigne. «Chaque seconde, 18 boîtes de paracétamol UPSA sont produites en France et cela n’est pas près de s’arrêter, rappelle le laboratoire. UPSA est en bonne position pour garantir la disponibilité de médicament essentiel pour tous les Français».

UPSA fait bien de le préciser car ses deux marques, le Dafalgan et l’Efferalgan, souffrent en France d’un fort déficit de notoriété. Le paracétamol représente aujourd’hui 75% des ventes d’UPSA. Mais le laboratoire reste un petit poucet sur ce marché en France, largement dominé par le Doliprane de Sanofi, dont le nom est souvent utilisé comme un terme générique pour parler du paracétamol. L’année dernière, 330 millions de boîtes de Doliprane ont été délivrées en pharmacie, et 308 millions de boîtes prescrites, contre 71 millions seulement pour le Dafalgan, la première marque d’UPSA.

Pas de menace de pénurie de paracétamol

Si UPSA produit 100% de ses médicaments en France à Agen, le laboratoire, un temps détenu par le laboratoire américain BMS, a été racheté en 2019 par le japonais Taishu pharmaceutical, une entreprise familiale - preuve que production en France et actionnariat étranger ne sont pas forcément antinomiques. «Avant ce rachat, nous perdions des parts de marché sur le paracétamol en France. Nous avons cessé d’en perdre car nous avons réinvesti. Et nous en gagnons à l’étranger», explique Isabelle Van Rycke, la PDG du groupe. UPSA exporte 55% du paracétamol produit. Il affirme être numéro un en Belgique, en Grèce et en Suisse.

Chaque année, il investit 17 millions d’euros pour accroître ses capacités de production. Il sera bientôt capable de produire 450 millions de boîtes par an, presque autant que la totalité des boîtes de paracétamol vendues chaque année en France. De quoi écarter la menace d’une pénurie. Pendant la pandémie de Covid et juste après, quand les pharmacies déploraient des ruptures de Doliprane, «nous pouvions servir le marché», rappelle la PDG. En en janvier 2023, le laboratoire avait pris la décision de réallouer à la France des quantités importantes de paracétamol pédiatrique, afin de pallier là encore aux ruptures en officine. 

Santé des femmes

Au-delà de cette molécule star, UPSA compte se développer sur ses deux pieds : les médicaments (Dafalgan, Efferalgan, Fervex, Citrate de bétaïne, Donormyl...) qui représentent aujourd’hui 95% de son chiffre d’affaires (500 millions d’euros prévus en 2024), et le segment du bien-être, qui comprend les compléments alimentaires et la santé des femmes. UPSA a acquis il y a un mois Sérélys pharma, qui commercialise des traitements naturels contre les bouffées de chaleur et autres symptômes liés aux changements hormonaux chez les femmes.

Le chiffre d’affaires d’UPSA a déjà progressé de 35% depuis 3 ans. «50% de cette croissance provient de gains de parts de marché sur nos marques historiques, le reste provenant du bien être», précise la PDG. Le laboratoire compte également développer son chiffre d’affaires à l’étranger. Il commercialise déjà ses médicaments dans 30 pays.