Impérialisme russe: le dernier message d'Hélène Carrère d'Encausse

D'Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française pendant vingt-trois ans, on croyait – à tort – tout savoir. Son enfance d'exilée russe, vivant à 4 dans un appartement de 24 m2 ; son immédiate passion pour la langue française grâce à La Fontaine, lu à 4 ans, Victor Hugo, son Homère à elle, et Voltaire, dont elle vénérait la gaieté et l'ironie ; la mort tragique de son père en 1944, sans doute exécuté par la Résistance ; ses travaux majeurs sur la Russie soviétique, agaçant autant les communistes (par sa dénonciation implicite du système) que les anticommunistes (par son refus de participer à une quelconque croisade) ; les succès en librairie ; l'entrée à l'Académie française, qu'elle dirigera ensuite avec une autorité résolue qui lui vaudra le surnom de tsarine (mais n'était-ce pas un compliment pour cette admiratrice de Catherine II ?).