«Il est à l’origine du chaos politique» : Charles de Courson appelle Emmanuel Macron à démissionner
Sévèrement critiquée dès sa proclamation en juin dernier, la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron continue d’alimenter la rancœur des parlementaires. «Qui est à l’origine du chaos politique ? C’est bien le président de la République lorsqu’il a fait cette dissolution que même ses propres amis n’ont pas comprise», l’a ainsi accusé Charles de Courson, député Liot de la Marne, ce mercredi matin sur LCI. Le ressentiment est d’autant plus grand que le vote du budget a exposé avec clarté la configuration éclatée et irréconciliable de la Chambre basse. Faute de consensus, les oppositions agitent avec une ardeur croissante la menace d’une motion de censure. Mais, si le gouvernement venait à tomber, une personnalité serait-elle réellement capable de rassembler davantage que Michel Barnier, dont la nomination à Matignon en septembre dernier était déjà intervenue au bout d’interminables tractations avec l’ensemble des forces politiques ?
Aussi, pour éviter un nouveau casse-tête à la tête de Matignon, Charles de Courson appelle tout simplement Emmanuel Macron à démissionner. «Quand il y a une crise politique, qu’est-ce que faisait le général de Gaulle ?», a interrogé le rapporteur général du budget. Avant d’apporter lui-même la réponse : «Lui, il a eu le courage de démissionner.» En avril 1969, Charles de Gaulle, alors président de la République, avait en effet quitté ses fonctions après l’échec de son référendum sur la régionalisation et la «rénovation» du Sénat. «Donc vous lui dites ce matin : “le seul moyen de sortir de cette crise c’est de démissionner?”», l’a questionné le journaliste de LCI. Réponse sans détour de Charles de Courson : «Mais bien sûr. Qu’il respecte le vote des Français.»
Une élection présidentielle anticipée ne reconfigurerait pourtant pas de sitôt l’Assemblée nationale, morcelée en trois blocs. Même un nouveau chef de l’État devrait encore attendre sept mois avant de pouvoir prononcer une autre dissolution. «Le temps d’organiser des élections présidentielles, on sera déjà en juillet. Or, quel que soit le prochain président, il faut qu’il dissolve l’Assemblée nationale immédiatement pour essayer de demander aux Français qu’ils donnent une majorité au président élu», veut tout de même croire Charles de Courson.
Quant à savoir s’il votera une motion de censure, l’élu Liot estime que «ce n’est pas la question». «Notre groupe en décidera mardi», a-t-il indiqué alors que son groupe avait failli renverser le gouvernement, à neuf voix près, en déposant une motion de censure transpartisane au moment de la réforme des retraites en mars 2023.