Quand le très européen Jacques Delors prophétisait le Brexit sans s’en émouvoir

C’était en décembre 2012, un peu plus de trois ans avant que le premier ministre conservateur David Cameron joue le pari risqué de lancer le référendum du Brexit, qu’il ne souhaitait pas personnellement, mais dont il imaginait - à tort - qu’il permettrait de briser la dynamique irrésistible de l’euroscepticisme britannique. Se confiant au quotidien économique allemand Handelsblatt, Jacques Delors, décédé ce mercredi 27 décembre, s’agaçait des hésitations du Royaume-Uni, qui jouait à mettre un pied en dedans et un pied en dehors de l’organisation politique dont la destinée, pour cet Européen viscéral, serait d’aller vers toujours plus d’intégration.

Ses mots étaient choisis avec précaution - sans emportement, à l’image de son tempérament - mais ne souffrent d’aucun doute : Jacques Delors «imagine l’Europe sans les Anglais», résume alors Le Figaro. In extenso, le passage est le suivant : «Les Anglais sont uniquement intéressés par l'aspect économique, et rien d'autre. Pourtant, ils…

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