Écosse : quand le business des mariages profite à l'économie rurale
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Un paysage brumeux, des terres imprégnées de mystères et de légendes, pour s'unir en secret dans les montagnes écossaises : les Highlands. C'est le choix qu'ont fait Maud et Maxime, venus de Charente-Maritime. Avant ce jour, ils n'avaient jamais vu l'Écosse. "On voulait quelque chose à notre image, qui nous ressemble rien que pour nous, rien qu'à nous. Et voilà, se marier loin de tout le monde, loin de tout et dans un pays étranger, ça nous ressemble bien. Sans invité, sans se prendre la tête", confie Maud.
Les paysages écossais, ils en avaient rêvé en regardant Harry Potter et la série Outlander. Ils les découvrent maintenant à la veille de se dire oui. Ils vont les traverser en van. Tout est prêt pour le grand jour. "Là, il y a ma petite robe avec mon petit tartan. Typiquement écossais. On a pris leurs traditions, on vient dans leur pays, donc on prend leurs traditions", raconte la jeune femme.
Un Las Vegas "made in Europe"
L'Écosse est devenue une sorte de Las Vegas "made in Europe". Gabrielle Plasman en a fait son business. Chaque année, elle organise une cinquantaine de mariages originaux, exclusivement pour les Français. "En Écosse, on peut se marier légalement où on veut : au sommet d'une montagne, au bord d'une rivière, au bord d'un lac, au bord de la mer, vraiment partout légalement. Et c'est reconnu ensuite en Écosse et en France légalement", explique l'organisatrice de mariages.
C'est elle qui a imaginé de A à Z la cérémonie qui unira Maud et Maxime. Mais pour l'instant, les futurs époux ont rendez-vous dans la ville d'Oban, à la mairie, pour signer quelques documents administratifs. "Je ne sais pas si vous faites la promotion en France de l'Écosse ou si ce sont les gens qui se passent le mot pour se marier ici, mais il y a de plus en plus de Français. C'est super", se réjouit Catherine Dods, greffière au bureau des mariages d’Oban.
Maud et Maxime deviendront mari et femme devant le château de Kilchurn, un édifice en ruine datant du XVe siècle, l'un des plus photographiés de la région. Kenny, fermier, loue son champ pour les grandes occasions 120 euros de l'heure, et fournit quelques éléments du décor. Des figurants participent ensuite à la fête. "Nos terres sont peu rentables et le business du mariage fonctionne bien. Ça devient compliqué de nourrir les bêtes l'hiver, la nourriture coûte de plus en plus cher. Ça nous aide à joindre les deux bouts", assure l'agriculteur.
Tenue traditionnelle et cornemuse
La cérémonie débute avec deux photographes, le joueur professionnel de cornemuse Grant McLeod et Alan Barr, le célébrant. Il n'est ni prêtre ni maire, mais le gouvernement lui confère le pouvoir de marier. En tenue traditionnelle, kilt et nœud papillon, Maxime est accompagné de sa belle-mère. "Un petit peu stressé, mais bon c'est beau, c'est magnifique. Un peu de pluie, il en fallait de toute façon. Donc, je suis prêt", dit-il. Maud apparaît quant à elle aux bras de son père, dans un décor digne d'un film.
Premier rituel : le couple doit boire dans la même coupe une bonne gorgée de whisky. En symbole de leur union toute proche, les futurs époux s'attachent les mains avec des rubans. Plus classique, vient ensuite l'échange des vœux. Dans quelques jours, le couple rentrera en France, marié. De leur union, il restera des souvenirs intimes et des photos qu'ils partageront avec leurs proches. Leur mariage, célébré à 1 500 kilomètres de la France, leur a coûté 7 000 euros.