«Il est le chef de la diplomatie russe depuis la naissance de Jésus-Christ» : la charge du chef de l’Otan contre Sergueï Lavrov

Obséquieux avec Donald Trump, le secrétaire général de l’Otan peut aussi se montrer mordant. Mardi 2 juillet, Mark Rutte a répondu sur Fox News au ministre russe des Affaires étrangères, qui a estimé, fin juin, que la décision des membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord d’augmenter leurs dépenses de défense «conduira à l’effondrement de cette organisation».

«Sergueï Lavrov est le chef de la diplomatie russe depuis la naissance de Jésus-Christ. Et rien de constructif n’est jamais sorti de sa bouche depuis. Donc ne lui prêtons pas trop d’attention», a-t-il cinglé. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, ce genre de phrase aurait tout à fait pu être un «deepfake», fruit d’une intelligence artificielle. Tout est pourtant vrai : la vidéo, relayée sur les réseaux sociaux, a également été partagée par la chaîne de télévision américaine sur sa chaîne YouTube.

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Augmentation des dépenses militaires

Mercredi 25 juin, les pays de l’Otan se sont engagés au sommet de La Haye à augmenter substantiellement leurs dépenses militaires, une «grande victoire» revendiquée par Donald Trump. Dans leur déclaration finale, les pays membres promettent d’investir 5% de leur Produit intérieur brut (PIB) annuel en faveur de leur sécurité à l’horizon 2035. Dans le détail, les alliés veulent allouer «au moins 3,5% du PIB» à leurs dépenses militaires et 1,5% supplémentaire à la sécurité au sens large comme la «protection des infrastructures critiques» et la défense des «réseaux». Des niveaux difficiles à atteindre, ont d’ores et déjà prévenu plusieurs dirigeants européens, dont le premier ministre espagnol Pedro Sanchez.

Dans le communiqué final, les pays membres rappellent la menace «de long terme» que représente la Russie et leur engagement à soutenir l’Ukraine «dans la durée» l’Ukraine.

«Papa»

La veille, mardi 24 juin, Donald Trump avait révélé sur ses réseaux sociaux les messages dithyrambiques que lui avait adressés Mark Rutte après les frappes américaines contre des sites nucléaires en Iran. «Félicitations et merci pour votre action décisive en Iran. C’était vraiment extraordinaire et quelque chose que personne d’autre n’avait osé faire», avait-il salué.

Le jour du sommet, une nouvelle déclaration du secrétaire général de l’Otan avait surpris. Mark Rutte avait utilisé le surprenant surnom de «Dady» («Papa») pour qualifier Donald Trump après que le président américain a comparé Israël et l’Iran à deux enfants qui se battent. «Papa doit parfois hausser le ton»avait commenté l’ancien premier ministre des Pays-Bas.

«Je ne l’ai pas appelé “Papa”», s’était-il ensuite défendu devant les journalistes. «Ce que j’ai dit, c’est que parfois, en Europe, j’entends des pays dire : “Hé, Mark, les États-Unis resteront-ils avec nous ?” Et j’ai dit que cela ressemblait un peu à un petit enfant qui demandait à son papa : “hé, tu restes toujours avec la famille ?” C’est dans ce sens que j’ai utilisé le mot “papa”, et pas parce que j’appelais le président Trump de la sorte», a-t-il assuré.