Attaques contre la science aux États-Unis : "Ça me met tellement en colère", s'insurge un ex-employé de l'agence américaine de surveillance du climat
"Ça me met tellement en colère de voir le manque de réflexion derrière tout ça", s'insurge au micro de France Inter Tom Diliberto, un ex-employé de la Noaa, la National Oceanic and Atmospheric Administration, l'administration océanique et atmosphérique nationale aux États-Unis. Elle est chargée des prévisions météo, de l'analyse du climat et de la conservation des océans. Son équivalent en France regrouperait Météo France, l'Ifremer et le Shom (service hydrographique et océanographique de la Marine).
Vendredi 7 mars, des rassemblements sont prévus aux États-Unis, mais aussi en France, sous l'étiquette "Stand up for science", "debout pour les sciences". L'objectif est de protester contre les purges dans les données scientifiques, contre l'interférence politique dans le travail des chercheurs ou encore contre les licenciements massifs dans les grandes agences américaines qui produisent ou s'appuient sur la science.
Licencié par mail en moins de deux heures
La Noaa, comme d'autres agences fédérales, a dû renvoyer des centaines de recrues parmi les derniers embauchés, à savoir ceux qui étaient encore en période d'essai, sur décision de la nouvelle administration de Donald Trump. Tom Dilberto fait partie de ces employés licenciés. Il travaillait depuis deux ans à la communication de la Noaa et devait être titularisé à la fin de sa période de probation, dans moins de deux semaines. Mais "jeudi dernier, à 15h45, j'ai reçu un courriel qui disait qu'en tant qu'employé en période de probation, ils pouvaient réévaluer ma performance, et que mes compétences et capacités ne répondaient plus aux besoins de l'agence. Un courriel vraiment froid et lapidaire. À 17 heures je suis sorti du bâtiment et je ne devais pas y retourner", raconte-t-il.
La Noaa fournit des prévisions météo et des données essentielles sur le climat et les océans aux États-Unis, mais aussi au reste du monde. "Ça veut dire qu'il y a moins de météorologistes pour fournir des prévisions météo aux habitants de ce pays, moins de personnes pour s'assurer que les zones côtières sont en sécurité, que l'industrie de la pêche est en bonne santé", explique-t-il. "Ça me met tellement en colère de voir le manque de réflexion derrière tout ça, et le fait que ça mette en danger les Américains, mais aussi les gens ailleurs dans le monde", s'insurge-t-il.