REPORTAGE. Paris 2024 : première compétition et derniers réglages à la piscine olympique
Un avant-goût des Jeux olympiques de Paris. Et une ultime répétition générale pour le tout nouveau centre aquatique olympique, inauguré le 4 avril. Depuis vendredi 3 mai et jusqu'à dimanche 5 mai, la deuxième étape de Coupe du monde de natation artistique se déroule dans l'enceinte située en face du Stade de France. Accueil des spectateurs, des athlètes et des journalistes, protocole de sécurité, sonorisation, buvette... La compétition est l'occasion pour les organisateurs de tester chaque aspect avant l'été.
Visible de loin, le coffrage en bois du bâtiment guide le visiteur, à défaut d'un fléchage depuis les stations de transport environnantes. "Heureusement que j'avais mon GPS, glisse Emmanuelle, venue en RER samedi avec ses deux adolescentes licenciées d'un club de natation artistique à Chambéry. En revanche, une fois sur place, c'est très bien organisé. On nous a bien guidés." Autre déconvenue à l'arrivée : la fameuse plateforme construite pour relier le Stade de France au centre aquatique olympique est fermée, pour des raisons de sécurité. "On est garé derrière le stade. On a dû faire tout le tour", soupire un couple.
Du bois, de la lumière et de l'espace
Dans l'eau, le spectacle se déroule sans accroc. Des nageurs de 35 nations ont fait le déplacement pour découvrir en avant-première l'équipement olympique, qui a coûté 174 millions d'euros. "Tout le bâtiment est agréable. J'apprécie son architecture. Il y a plein de piscines partout, beaucoup d'espace. C'est vraiment pratique", salue Florence Blinkhorn, nageuse britannique de 17 ans. La Canadienne Audrey Lamothe est, quant à elle, séduite par l'omniprésence du bois, de l'extérieur au plafond à la charpente apparente : "J'ai aussi découvert tout l'aspect écologique de cette piscine, c'est vraiment génial." "Dès qu'on arrive, on comprend que cette piscine a été créée pour nous, à l'ère de 2024. C'est vraiment inspirant", complète sa coéquipière Jacqueline Simoneau, médaille de bronze du duo libre autour du cou.

"Excitée et nerveuse à la fois", la nageuse finlandaise Mari Moilala a été la première, vendredi, à plonger dans le bassin olympique. "Tout est grand et sophistiqué. C'est très facile de voir sous l'eau, c'est idéal pour mettre en valeur notre performance, notamment artistique", s'est-elle réjouie à l'issue de son solo technique.
Prendre ses marques à moins de trois mois des Jeux olympiques s'avère précieux pour les nageurs et nageuses déjà qualifiés ou en quête de sélection. "Tester nos repères sous l'eau et à l'extérieur est essentiel. On sait à quoi s'attendre. La grandeur, la profondeur, la luminosité, ce sont des petits facteurs qui ne parlent peut-être pas au grand public, mais qui peuvent faire toute la différence pour une médaille aux JO", éclaire Jacqueline Simoneau, déjà présente à Rio et Tokyo.
Des allées encore désertes
Installée dans les tribunes pour commenter l'événement sur la plateforme france.tv, Virginie Dedieu apprécie la luminosité et l'esthétique du nouvel écrin. "Mais je la trouve un peu petite. Le plafond est un peu bas. Et surtout il n'y a pas beaucoup de gradins pour une piscine qui va accueillir les Jeux olympiques", regrette celle qui est triple championne du monde en solo et médaillée de bronze en duo en 2000 à Sydney. Le bassin peut accueillir 5 000 spectateurs. Contrairement aux éditions précédentes, les épreuves de natation artistique ne se déroulent pas dans la même enceinte que celles de natation course, qui se tiendront à La Défense Arena avec ses près de 17 000 places.

Samedi, les tribunes et les allées de la piscine étaient très peu garnies. Pour autant, il aura fallu aux spectateurs de la patience pour se désaltérer ou avaler un sandwich. Sous-dimensionnées, la buvette et ses maigres propositions devront être revues pour convenir aux milliers de visiteurs cet été. En plus du spectacle offert par les athlètes, les passionnés de natation artistique – souvent venus en club – ont gagné le droit d'assister à l'entraînement des plongeurs de l'équipe de France lors de la coupure du déjeuner... tandis que les organisateurs multipliaient les tests vidéos sur les écrans géants.
Pour peaufiner les détails, trois autres compétitions sont prévues. En water-polo d'abord, avec le 6 mai, la rencontre entre les Françaises et les Américaines, puis les 7 et 8 mai les phases finales du championnat de France masculin. Dernière étape de cette phase de test olympique : un meeting international de plongeon se tiendra du 8 au 10 mai. Ne manque plus que l'effervescence olympique.