Fusillade près du musée juif de Washington : le suspect inculpé pour assassinats

Le suspect accusé d'avoir tué par balles, mercredi soir, deux employés de l'ambassade d'Israël près du musée juif de Washington, a été inculpé jeudi 22 mai pour assassinats, selon des documents judiciaires. Elias Rodriguez, âgé de 30 ans, a également été inculpé de "meurtre de responsables étrangers".

Selon le document d'accusation consulté par l'AFP, les enquêteurs ont rapidement pu consulter les images de vidéosurveillance du musée, après la fusillade mercredi soir.

Selon ces images, le suspect a croisé ses victimes sur un passage piéton dans la rue devant le musée, il s'est retourné, a sorti une arme qu'il avait à la ceinture et leur a tiré à plusieurs reprises dans le dos. "Une fois les victimes tombées au sol, la vidéo montre M. Rodriguez se rapprocher, se pencher au-dessus d'elles avec son bras tendu, et tirer encore à plusieurs reprises", précise le document d'accusation.

21 douilles sur les lieux du crime

Les enquêteurs ont trouvé sur le lieu du crime au total 21 douilles d'un pistolet de calibre 9 millimètres.

Originaire de Chicago, Elias Rodriguez avait atterri à Washington mardi, apparemment pour participer à une conférence pour son travail. Il avait caché son arme dans son bagage en soute, une arme achetée légalement le 6 mars 2020 dans l'Illinois.

Le suspect, qui pourra encourir la peine de mort ou la prison à vie, sera présenté à un juge pour une première audience le 18 juin.

D'après ce que nous savons, il a agi seul", a déclaré la ministre de la Justice Pam Bondi, en visitant le site.

Selon des témoins, le suspect a initialement été pris pour une victime par le personnel chargé de la sécurité. "Nous avons entendu environ 10 à 15 coups de feu", a dit Yoni Kalin, qui se trouvait dans le musée. Puis "le garde laisse rentrer ce type. Je suppose qu'ils pensaient qu'il était une victime. (...) Ils l'ont fait asseoir. 'Ça va ? Vous avez été blessé ? Que s'est-il passé ?' Et il a répondu : 'appelez les flics.'"

Puis il a sorti un keffieh, un foulard qui est de longue date un emblème propalestinien, et a dit "c'est moi qui l'ai fait, je l'ai fait pour Gaza", a raconté un autre témoin, Katie Kalisher. Sur une vidéo, on voit un homme barbu s'écrier "Libérez, libérez la Palestine" avant d'être emmené.

"Un jeune couple sur le point de se fiancer"

La cheffe de la police de Washington Pamela Smith a dit aux médias que le suspect avait été aperçu en train de faire les cent pas devant le musée avant l'attaque. "Il s'est approché d'un groupe de quatre personnes, a sorti une arme de poing et a ouvert le feu", a-t-elle déclaré.

L'attaque est survenue tard mercredi près du Capital Jewish Museum, en plein centre de Washington, non loin du Capitole et de la Maison Blanche, et qui accueillait une réception d'une organisation juive.

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Yechiel Leiter, ambassadeur d'Israël aux États-Unis, a déclaré que les deux victimes étaient "un jeune couple sur le point de se fiancer". 

Les autorités israéliennes les ont identifiées comme étant Yaron Lischinsky, un Israélien - détenteur également d'un passeport allemand, selon Berlin - et Sarah Lynn Milgrim, citoyenne américaine de confession juive.

Yaron Lischinsky était assistant de recherche à l'ambassade d'Israël, tandis que Sarah Lynn Milgrim travaillait dans le service de diplomatie publique, selon leurs profils LinkedIn. Yaron Lischinsky était de confession chrétienne, selon le média Times of Israël, pour qui il avait déjà travaillé en tant que blogueur. 

"Violence à ma porte"

"C'est catastrophique", a dit Kira Elvey, agente immobilière de 54 ans, disant être une membre fondatrice de ce musée qui se consacre "à l'expérience juive" à Washington et dans sa région. "C'est ici que je vis, où mes enfants vont à l'école, c'est de la violence à ma porte, c'est effrayant".

La police de Washington a annoncé renforcer la sécurité près de tous les lieux de culte de la ville.

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Depuis les attaques du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël et les ripostes israéliennes contre Gaza qui ont fait plus de 50 000 morts selon le mouvement islamiste, les Etats-Unis ont connu une forte hausse des actes antisémites, dénoncée par les autorités.

Avec AFP