Le Kirghizstan déboulonne Lénine pour s’accrocher au train de la Chine
Vu du ciel, le nouvel aéroport de Pékin a des allures de vaisseau spatial tombé d’une autre planète. À 50 kilomètres au sud de la place Tiananmen, le terminal futuriste de Daxing exhale un parfum résolument dystopique, le long des coursives de la zone de transit où résonnent les pas des rares voyageurs. Une cathédrale de verre et d’acier désertée où pend le drapeau rouge étoilé de la République populaire de Chine. « Une mère patrie forte » au service de la « renaissance nationale », proclament des étoiles géantes reprenant les slogans du président Xi Jinping.
Après les « écailles de dragon » de l’élégant terminal 3 inauguré pour les JO de 2008, lorsque le régime communiste donnait des gages d’ouverture au monde, cet aérogare ouvert en 2019 scande la « nouvelle ère » résolument postoccidentale du dirigeant chinois. Au tableau d’affichage, Tachkent, Oulan-Bator ou Bichkek sont les destinations de choix de ce « hub » miroir de la priorité géopolitique de Pékin sous la bannière…