À bord de la rame OUIGO Tango : que vaut la version relookée du train low cost de la SNCF ?
Tango ? N’y voyez pas une référence à la danse argentine, mais le nom de code donné à la première rame OUIGO rénovée. Douze ans après leur mise en service, les TGV à bas coût de la SNCF s’offrent un sérieux lifting.
Objectif : moderniser dix rames d’ici à 2027, alors qu’elles atteignent leur mi-vie. Un chantier d’envergure, lancé en janvier dernier, dont la première rame a été dévoilée ce jeudi en gare de Lyon à Paris.
L’investissement est conséquent : 600 millions d’euros, soit environ 15.000 heures de travail par rame. À la clé : moquettes changées, sièges refaits, accoudoirs et dossiers remis à neuf, WC entièrement nettoyés, rampes, racks à bagages et signalétique restaurés. Le tout dans une volonté affichée d’améliorer l’expérience client tout en conservant l’ADN low cost d’OUIGO. Voici nos premières impressions.
Un design renouvelé : une identité plus sobre
Impossible de les rater tant leurs couleurs bleu ciel et rose bonbon les rendent reconnaissables entre mille. «Cela reste des trains rose et bleu, mais avec des touches de rose moins percutant et au goût du jour», explique Jérôme Laffon, directeur de OUIGO. Une évolution, certes subtile, qui vise à élargir l’attrait de la marque, avec une palette plus neutre et moins flashy.
Si les prix bas des TGV OUIGO séduisent de nombreux voyageurs, le confort à bord a souvent été critiqué. Sièges peu rembourrés, prises électriques limitées… Autant de concessions faites au low cost, qui a parfois déçu certains usagers. Bien que difficile à juger sans un essai en conditions réelles, les sièges paraissent plus robustes et mieux rembourrés. Ils sont désormais équipés de repose-tête pour un meilleur maintien, notamment lorsque l’on tente de dormir. Le dossier a été élargi et un gain d’espace pour les jambes est également noté. L’éclairage a été amélioré, avec des bandes lumineuses à intensité variable, ajustables par les contrôleurs, ce qui permet d’éviter une lumière trop agressive le matin.
Confort voyage : sièges améliorés, repose-tête et prises électriques
L’agencement intérieur a aussi été repensé. Les configurations de sièges sont désormais plus variées, avec des options en triplettes, en duo ou en solo, afin de répondre aux besoins de tous les passagers. Cette réorganisation permet de porter la capacité totale à 653 sièges, contre 644 auparavant. L’une des évolutions les plus attendues concerne les prises électriques. Chaque siège dispose désormais d’une prise électrique (220V ou USB), signalée par un témoin lumineux bleu, qui permet de vérifier si l’appareil est correctement branché. Auparavant, les prises étaient limitées à certaines voitures et étaient accessibles moyennant un supplément de 3 €. Aujourd’hui, elles sont accessibles sans coût supplémentaire, un changement essentiel pour les voyageurs connectés. Mais, comme dans le nouveau TGV M, les ports USB sont de type A alors que le type C est devenu la norme européenne fin 2024...
Espace Relax : détente assurée, mais pas de voiture-bar
Parmi les nouveautés figure un «espace relax», situé au centre de la rame. Ce lieu a été imaginé pour permettre aux adultes de se dégourdir les jambes, aux enfants de bouger ou encore aux groupes de discuter. En revanche, malgré ce réaménagement, l’absence de voiture bar reste un point à noter, pouvant manquer sur les trajets plus longs. Dommage.
Le coût d’un tel service aurait du mal à s’inscrire dans le modèle économique contraint de Ouigo. «Nous regardons si nous trouvons un modèle qui permet de le faire», explique Jérôme Laffon, ajoutant qu’«une expérimentation sur la Bretagne dans les semaines à venir» sera lancée en test. En attendant, un point d’information en rose fuchsia a été installé pour répondre rapidement à toutes les questions des passagers, offrant ainsi une expérience plus fluide pour les voyageurs.
Bagage : un espace repensé
Serait-ce la fin des valises entassées dans les allées ? OUIGO promet 10 % en plus d’espace bagage. Comment alors qu’il y a encore plus de sièges qu’auparavant ? Selon la SNCF, «la réorganisation des espaces à bord a été pensée pour offrir plus de fluidité, avec une redistribution des zones de rangement des bagages». La question reste de savoir si ces ajustements résoudront les problèmes d’encombrement dans les couloirs.
Les cyclistes, eux, peuvent se réjouir de l’ajout d’un espace dédié au transport des vélos. Chaque rame est désormais équipée de huit crochets, soit 16 crochets pour un train double, permettant ainsi de transporter les deux-roues de manière plus pratique. Une obligation. Cette mesure fait suite à une législation européenne, qui impose aux trains en circulation ou rénovés de disposer d’au moins huit places pour vélos.
Accessibilité renforcée
Alors que des voyageurs en situation de handicap rencontrent encore des difficultés pour prendre le train, faute d’une prise en charge adéquate, l’introduction de fauteuils plus confortables, équipés de tables adaptées, dans la voiture 1, repérable grâce au logo handicap, représente un pas important vers un voyage plus inclusif.
Un train plus économe et plus vert
Enfin, parmi les améliorations figure l’installation de vitres athermiques pour limiter les effets des fortes chaleurs, une climatisation plus efficace et un système de toilettes utilisant l’eau des lave-mains pour l’évacuation. Au-delà de l’argument écologique, cette démarche s’inscrit également dans une stratégie de développement, avec pour objectif d’atteindre 33 millions de clients annuels d’ici 2030.
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