Nantes : «Il faut que les policiers soient enfin entendus par les tribunaux !» s'emporte le premier flic du département

Le Figaro Nantes

Le premier flic de Loire-Atlantique tape du poing sur la table. Un nouveau policier de sa brigade anticriminalité (BAC) départementale a été sévèrement blessé, lundi après-midi, lors d'une opération menée dans le quartier de la Croix Bonneau, dans l'ouest de Nantes. Or les deux individus interpellés mis en cause, âgés de 16 ans et «d'origine nord-africaine» selon une source policière, étaient déjà connus des forces de l'ordre. Très bien connus, même. L'un d'eux a été interpellé à trois reprises. La goutte de trop pour le directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP), Nicolas Jolibois, qui a exprimé mardi matin «une certaine irritation» face à ce qu'il perçoit comme un travail de Sisyphe.

«Ça commence à être lourd. Il faut que les procès-verbaux des policiers qui exposent leur vie fassent foi et soient enfin entendus par les tribunaux !», a martelé Nicolas Jolibois face à la presse. Exaspéré, le chef de la DDSP de Loire-Atlantique a rappelé que 176 agents de police ont été blessés en 2022 dans l'exercice de leurs fonctions. Il déplore également que les décisions de justice ne suivent pas, à l'instar des 35 heures de travaux d'intérêt général pour lesquelles a été récemment condamné le chauffeur qui avait percuté et traîné au sol un policier avec une voiture volée.

On paie cher ce type de méfait réalisé par des individus qui se disent mineurs non accompagnés et qui déferlent sur le territoire

Nicolas Jolibois, directeur de la DDSP Loire-Atlantique

«Une fois de plus, on paie cher ce type de méfait réalisé par des individus qui se disent mineurs non accompagnés et qui déferlent sur le territoire», a ajouté Nicolas Jolibois. Le policier de la BAC blessé mardi a été transporté dans l'après-midi au CHU de Nantes, indiquaient lundi soir nos confrères de Ouest-France . L'agent souffre d'une fracture de l'os du pied et d'un «très sévère» hématome au coude ainsi qu'à la cervicale qui lui vaut une interruption de travail «d'au moins un mois», a précisé au Figaro une source proche du dossier.

La piste d'un réseau de cambrioleurs

L'opération de police dans laquelle il avait été mobilisé visait à interpeller les individus associés à une camionnette blanche liée à une affaire de cambriolage. Le véhicule, recherché par la gendarmerie, avait été volé à Dax (Landes) le 3 novembre, puis employé quelques jours plus tard lors d'un cambriolage à Savenay, entre Nantes et Saint-Nazaire.

Repéré à Chantenay, dans l'ouest de Nantes, le véhicule a été retrouvé lundi en stationnement dans le secteur de la Croix Bonneau. À peine a-t-il été placé sous surveillance que quatre individus apparaissaient. Peu avant 17 heures, deux d'entre eux montaient dans la camionnette pendant que les deux autres poussaient le véhicule pour l'aider à démarrer. Les agents de la BAC décidaient à ce moment de passer à l'action.

«Nos collègues ont intercepté la camionnette en lui barrant la route avec leur véhicule, puis en demandant aux conducteurs de sortir», relate au Figaro une source policière. Les conducteurs refusaient alors d'obtempérer et fonçaient sur le trottoir en blessant un agent de police et en arrachant la porte d'un autre véhicule utilitaire avant de s'encastrer contre un poteau. Sur les quatre individus, deux prenaient la fuite. Les deux autres, installés dans l'habitacle, ont été placés en garde à vue. Leur dernière interpellation remonte respectivement au 3 et au 17 novembre. «L'enquête est toujours en cours», précise une source proche du dossier.